| TRÉSOR, subst. masc. A. − 1. Ensemble de choses de valeur (or, argent, objets précieux, pierreries, titres, etc.) accumulées et souvent soigneusement cachés. Synon. bien(s) (v. bien3II), fortune, ressources, richesses, magot2(fam.).Trésor fabuleux, immense, inestimable; trésor en pièces d'or, en pierres précieuses; les trésors de Crésus, de Golconde; cacher, enfouir, enterrer, garder un trésor; découvrir, déterrer, exhumer, mettre à jour un trésor; carte, plan d'un trésor; chasse au trésor; chercheur de trésors. Il n'y avait dans Saumur personne qui ne fût persuadé que Monsieur Grandet n'eût un trésor particulier, une cachette pleine de louis, et ne se donnât nuitamment les ineffables jouissances que procure la vue d'une grande masse d'or (Balzac, E. Grandet, 1834, p. 14).On dirait le trésor d'un rajah, armes et joyaux, poignards à manches de nacre, vêtements couturés de saphirs, aigrettes d'émeraude sur les casques, ceintures de turquoises (Taine, Notes Paris, 1867, p. 332). − [Comme terme de compar., d'évaluation, à valeur de superl.] Tous les trésors du monde. [La vertu] nous comble (...) d'un contentement intérieur plus précieux mille fois que tous les trésors de l'univers (J. de Maistre, Soirées St-Pétersb., t. 1, 1821, p. 218).Le pauvre diable aurait donné volontiers tous les trésors de la terre pour remuer seulement le bout de la langue (Tharaud, Dingley, 1906, p. 98). − En partic. ♦ DR. La propriété d'un trésor appartient à celui qui le trouve dans son propre fonds: si le trésor est trouvé dans le fonds d'autrui, il appartient pour moitié à celui qui l'a découvert, et pour l'autre moitié au propriétaire du fonds. Le trésor est toute chose cachée ou enfouie sur laquelle personne ne peut justifier sa propriété, et qui est découverte par le pur effet du hasard (Code civil, 1804, art. 716, p. 130).Inventeur* d'un trésor. ♦ Trésor de guerre. Réserve monétaire constituée par un État pour subvenir aux dépenses occasionnées par une guerre; p. ext., réserve d'argent destinée à faire face à certaines dépenses inattendues. Trésor de guerre nazi. Pour soutenir le trésor de guerre, il [Philibert Orry, contrôleur des finances] a dû rétablir, en 1733, l'impôt du dixième, émettre un emprunt (E. Schneider, Charbon, 1945, p. 118). 2. P. anal. a) Somme d'argent considérée parfois comme importante parce qu'elle est le fruit d'économies, voire de privations. Il pouvait économiser une dizaine de mille francs qu'il joignait à un petit trésor destiné à Hortense (Balzac, Cous. Bette, 1846, p. 299). b) Collection d'œuvres considérées comme précieuses dans le domaine artistique. Trésors archéologiques, picturaux; trésor de l'art antique, moderne, de la Renaissance; trésors du Louvre, du Vatican. Il vient de lui tomber, je ne sais comment, un trésor de dessins et de gravures du XVIIIesiècle: vingt Boucher, des Watteau superbes (Goncourt, Journal, 1856, p. 295).Le Prado rachète tout. C'est un fabuleux trésor de chefs-d'œuvre. Titien, Velasquez, Rubens, Goya, Patinir y ont des ensembles qu'aucun musée du monde ne peut réunir (T'Serstevens, Itinér. esp., 1933, p. 220). c) P. métaph.
α) Ensemble de ressources naturelles ou produites par l'activité humaine, et propres à satisfaire les besoins, les désirs des hommes. Trésor(s) de la nature, de la terre; trésor(s) des vergers, de la vigne. Une barque de maraudeurs qui (...) ramenaient sans bruit sur leur bateau (...) un trésor vivant de poissons d'argent (Maupass., Contes et nouv., t. 1, Hérit., 1884, p. 496).Tous les trésors de l'Europe, les draps de Flandre, les vins de France, les épices d'Orient (Faure, Hist. art, 1912, p. 306). − [Dans des périphrases poét.] Les trésors de Bacchus, de Cérès, de Pomone,... Les vendanges, les moissons, les fruits,... J'aurai quitté ces champs, quand la fertile automne Viendra les enrichir des trésors de Pomone (Michaud, Printemps proscrit, 1803, p. 94).Salut, terre féconde, terre de Saturne, mère des grands hommes! Puisses-tu porter long-temps les trésors de Cérès (Chateaubr., Martyrs, t. 3, 1810, p. 196).
β) LANG. RELIG., vieilli. Ensemble de choses, bonnes ou mauvaises, qui peuvent aider l'homme, le récompenser ou le punir, selon sa conduite. Le trésor des miséricordes divines, des vengeances célestes; le trésor des mérites de Jésus-Christ, des mérites des saints (Ac. 1798-1878). d) Au plur., littér. Charmes du corps féminin. Synon. appas, attraits.Tes mouvements prenaient l'étrange caractère D'inquiétants miaulements, De mordillements de panthère. Puis tu livrais tes trésors blancs Avec des poses languissantes... (Cros, Coffret santal, 1873, p. 47).Elle élevait vers lui comme une prière les trésors d'un corps qui lui était tout entier dévoué (Gracq, Argol, 1938, p. 74). 3. ÉCON., FIN. a) Ensemble des ressources financières d'un souverain. Synon. cassette.Dissiper, épuiser, gaspiller le trésor royal, impérial. Le duc d'Anjou avait commencé par dérober le trésor de la couronne, pour le dépenser en Italie (Barante, Hist. ducs Bourg., t. 4, 1821-24, p. 31).[Élisabeth] commença par distribuer aux indigens du duché tout ce qu'il y avait d'argent comptant dans le trésor ducal (Montalembert, Ste Élisabeth, 1836, p. 104). b) ADMIN. PUBL. [Le plus souvent avec maj.] Trésor (public)
α) Ensemble des moyens financiers dont dispose l'État. La banque centrale finance un déficit du trésor public soit par avances directes, soit par achat d'effets publics émis sur le marché monétaire (Univers écon. et soc., 1960, p. 28-16): 1. [L'intervention du gouvernement] est un mal (...) parce qu'elle est coûteuse, soit pour le contribuable, quant [elle] est gratuite, c'est-à-dire, quand elle a lieu aux frais du trésor public; soit pour le consommateur, quand on prélève les frais en une taxe sur la marchandise.
Say, Écon. pol., 1832, p. 198.
β) P. méton. Administration, qui relève du ministère des Finances, chargée de gérer le budget public pour le compte de l'État et des collectivités locales (en recouvrant les impôts, en répartissant l'argent entre les différents postes budgétaires, etc.). Recettes du Trésor; receveur-percepteur du Trésor; agent judiciaire, comptable, correspondant, inspecteur, ministre du Trésor; secrétaire d'État au Trésor; administration centrale du Trésor; direction du budget du Trésor; service du contentieux du Trésor; prêts, dépôts à terme du Trésor; gestion de la dette publique, des comptes spéciaux par le Trésor. Les Services du Trésor sont chargés d'encaisser les impôts établis par le Service des Contributions Directes et dont les principaux sont: pour le compte de l'État: la taxe proportionnelle, la surtaxe progressive, l'impôt sur les sociétés et le versement forfaitaire sur les salaires (Activ. serv. Trésor publ., 1959, p. 10).Les opérations des chèques postaux ne sont pas payées à leur juste prix parce qu'il y a intérêt à diriger vers les caisses du Trésor le maximum de disponibilités monétaires (Admin. P. et T., 1964, p. 12). ♦ Bon du Trésor. Titre représentant une certaine valeur, et concernant un emprunt émis par le Trésor public. S'il n'y a pas assez d'argent et si les prix ont tendance à baisser, l'institut d'émission rachète des bons du Trésor et met ainsi en circulation des masses assez considérables de monnaie (Lesourd, Gérard, Hist. écon., 1966, p. 481). 4. P. méton. a) Lieu (édifice, salle, etc.) où l'on conserve les objets et documents précieux appartenant à un souverain, à un haut personnage, à une collectivité. Salem arriva le premier, car, familier du palais, il avait trouvé une traverse du XVIesiècle pour aller du trésor à la salle Barberousse (Giraudoux, Siegfried et Lim., 1922, p. 272). b) En partic.
α) ARCHÉOL. Bâtiment édifié dans un sanctuaire pour y abriter des objets d'art, des ex-voto et des offrandes. Le trésor des Athéniens à Delphes; le trésor de Délos. Les chaudrons ou les trépieds homériques, les broches, déposées en ex-voto dans le trésor de Delphes (L'Hist. et ses méth., 1961, p. 330).
β) Édifice ou partie d'édifice (chapelle, sacristie, etc.) renfermant les objets précieux et les objets d'art d'une église, d'une cathédrale (ornements, reliquaires, vases sacrés, manuscrits anciens, etc.). Trésor de Notre-Dame, de Saint-Denis. Félicien avait découvert un moyen de la passionner (...). C'était de lui parler (...) des anciens chefs-d'œuvre de broderie qu'il avait vus, conservés dans les trésors des cathédrales (Zola, Rêve, 1888, p. 96).Certaines reliures d'évangéliaires ou de psautiers du haut moyen âge, la plupart provenant des trésors des cathédrales ou des monastères (Civilis. écr., 1939, p. 10-15).
γ) HIST. DE FR. Trésor des Chartes. ,,Dépôt contenant les anciennes archives des rois de France`` (Lep. 1948). Guillaume de Nogaret fut chargé de la garde du Trésor des Chartes, où il essaya de (...) faire enregistrer toutes les lettres scellées (L'Hist. et ses méth., 1961, p. 407). B. − P. anal. ou au fig. 1. Ce qui est tenu pour particulièrement beau, noble, précieux (sur un plan affectif, intellectuel, moral). a) [À propos d'une chose]
α) [À propos d'une réalité concr.] Ses petits trésors de jeune fille étaient là: sa couronne, de la première fois qu'elle fit (...) sa communion; un brin de lavande flétrie, un petit cierge usé (Lamart., Cours litt., 1859, p. 198).Son plus cher trésor, c'étaient les bons points du catéchisme, bleus et roses, imprimés d'or (Aragon, Beaux quart., 1936, p. 53).
β) [À propos d'une réalité abstr.] Synon. richesse(s).Trésor intérieur, intime, moral, sentimental; l'indépendance, la liberté, le travail sont des trésors pour l'homme; les trésors de l'âme, de l'inconscient, de la pensée, de la réflexion; un/des trésor(s) de souvenirs cachés, enfouis dans la mémoire. Ils riaient (...) puisant avec délices dans ce trésor facétieux de leur enfance, qui n'appartenait qu'à eux seuls (Martin du G., Thib., Mort père, 1929, p. 1318).Plus nous devenons hommes c'est-à-dire conscients des trésors cachés dans le moindre des êtres et de la valeur que représente le plus humble atome pour l'unité finale, plus nous nous sentons perdus à l'idée de l'enfer (Teilhard de Ch., Milieu divin, 1955, p. 189). − En partic. ♦ Ensemble des témoignages (littéraires, philosophiques, scientifiques, etc.), fruits de la pensée humaine, et qui constituent l'essentiel des ressources intellectuelles et de la culture d'un pays, d'une communauté. Trésor(s) historique(s), littéraire(s); trésor(s) de connaissances; trésor(s) de la civilisation; trésor(s) de légendes, de récits. Les héritiers cherchèrent partout (...) de trésors, aucun: si ce n'est des trésors de science renfermés dans la bibliothèque et les laboratoires (Dumas père, Monte-Cristo, t. 1, 1846, p. 226): 2. À mesure que s'accroît le trésor accumulé par les générations successives et dont la faculté d'éducation saisit les derniers venus, la disproportion s'accroît aussi entre le pouvoir d'invention dont chaque individu est doué et la somme des connaissances qui lui sont livrées, entre sa valeur propre et la richesse multiple qui lui vient de l'éducation.
Gaultier, Bovarysme, 1902, p. 61. ♦ LING. (lexicogr.). ,,Inventaire des unités lexicales d'une langue visant à l'exhaustivité`` (Mounin 1974) ; titre d'ouvrages d'érudition, notamment de dictionnaires et d'encyclopédies. Trésor de la langue grecque; Trésor de la langue latine; Trésor de la langue française; Trésor du Félibrige. Brunetto Latini (...) avait traduit en italien la morale d'Aristote; il rédigea, sous le titre de Trésor, une encyclopédie des connaissances de son temps (Ozanam, Philos. Dante, 1838, p. 61).Charles Lenormant publiait un Trésor de numismatique et de glyptique, de 1836 à 1850 (L'Hist. et ses méth., 1961, p. 379). b) [À propos d'une pers.] Des hommes comme Alexis [de Tocqueville] sont un trésor pour leurs amis, un honneur pour leur pays, et l'objet du respect de tous les peuples (Ampère, Corresp., 1859, p. 385).Une vieille femme de ménage que nous avions cru un trésor envoyé de Dieu, se soûle (Bloy, Journal, 1903, p. 198). − [Empl. comme terme d'affection] Comme Rose avait gémi (...) la mère se pencha, bouleversée, pâlissante. − Mon bijou, mon trésor, qu'est-ce que tu as? (...) Veux-tu boire? (Zola, Lourdes, 1894, p. 7).Ma grande chouchoute! Je t'en prie! Je t'en supplie, mon cher trésor! Écoute-moi! (Céline, Mort à crédit, 1936, p. 547). 2. Un/des trésor(s) de + subst. désignant une réalité abstr. (sentiment, trait de caractère, etc.).Une abondance, une grande quantité de. Dépenser, déployer, prodiguer des trésors d'amour, de bonté, de générosité, d'habileté, d'imagination, d'indulgence, de patience, de ruse. Mon cousin m'ouvrit son cœur: j'y découvris de vivaces ressentiments, des griefs qui, longtemps cachés, n'en étaient que plus redoutables et qui, hélas! ne me parurent pas dénués de fondement, bref, tout un trésor de haine dont je me trouvai l'objet désespéré et la cause (Duhamel, Confess. min., 1920, p. 179).MmeVerdurin, sous une apparence froide, cache des trésors de sensibilité (Proust, Sodome, 1922, p. 896). Prononc. et Orth.: [tʀezɔ:ʀ]. Ac. 1694, 1718: thresor; dep. 1740: trésor. Étymol. et Hist. A. 1. Ca 1050 « ensemble de ressources financières dont dispose un souverain (les biens de celui-ci et ceux de l'Etat étant à l'origine confondus) » (St Alexis, éd. Chr. Storey, 526: De lur tresors prenent l'or e l'argent [cil ki l'ampirie bailissent]); ca 1100 (Roland, éd. J. Bédier, 602: Quan l'ot Marsilie, si l'ad baiset el col, Puis si cumencet a venir ses tresors [v. note, t. 2, Commentaire, p. 147]); ca 1150 (Thèbes, éd. G. Raynaud de Lage, 3331: Li rois leur dist: ,,[...] A bandon vous met mon tresor``); 1549 vuyder le thresor (Est.); 1671 thresor public « fiscus » (Pomey); 2. « ensemble de choses précieuses, amassées pour être conservées » a) déb. xiies. spéc. « appartenant à une abbaye, une église » plur. (Benedeit, St Brendan, éd. E. G. R. Waters, 676: L'abes del leu fait porter fors Ses reliques e ses tresors: Cruz e fertres e les tistes Bien engemmez de ametistes); ca 1170 id. (Chrétien de Troyes, Erec, éd. M. Roques, 6838); 1680 sing. tresor de Saint Denis (Rich.); b) 1135 en gén. (Wace, Ste Marguerite, éd. E. A. Francis, 491 ms. [A]: Et le vaiscel d'arain brisa, Quida avoir trové tresor Et grant plenté d'argent et d'or); c) 1160-74 « objet précieux » (Id., Rou, éd. A. J. Holden, II, 2011: Du chief de son braier une clef deffermerent Et cole et estamine et un froc en osterent [...] N'i out autre tresor); d) 1690 dr. art de descouvrir les tresors cachez (Fur.); 3. ca 1140 « ensemble de grandes richesses » (Voyage de Charlemagne, éd. G. Favati, 432: Li cuvertur(e)s fud bons [...] Melz en vaut li conreiz del tresor l(a) Amiral [cf. note et Alexandre de Paris, Alexandre, III, 4895 in Elliott Monographs, 37, p. 253]); ca 1150 (Thèbes, 1132); 1160-74 (Wace, Rou, III, 9361: Henri [...] partie out del tresor sa mere E grant partie out de son pere); 1529 style biblique (Saincte Bible, Jehan Petit, Matth. VI, N. T., fol. 3 d: Faictes voz tresors ou ciel ou vers n'ont povoir); 1660-68 p. métaph. poét. les tresors de Cerés (Boileau, Satires, VIII, 26 ds
Œuvres, éd. F. Escal, Paris, 1966, p. 41); 4. ca 1175 « lieu où sont conservés des valeurs, des objets précieux » d'un grand personnage laïc (Benoît de Ste-Maure, Chron. ducs de Normandie, éd. C. Fahlin, 10020); 1334 Rouen « id., ainsi que des titres, archives ... » (doc. ds Havard, t. 4, col. 1432); 1362, déc. (Inventore des biens du thesaurier de Fescamp, éd. Ch. de Beaurepaire ds Bibl. Éc. chartes, t. 5, 1858-59, p. 163: l'entrée du thresor [de l'abbaye]); 1462, 4 nov.; 1478 tresor de noz chartres; tresor des chartes (Lettres de Louis XI, éd. J. de Vaësen et E. Charavay, t. 2, p. 84; t. 7, p. 33). B. Fig. « tout ce qui est excellent, précieux » 1. a) 1130-40 en parlant de pers. (Wace, Conception N.-D., éd. W. R. Ashford, 1348: bien ai gardé Le tresor que tu m'as doné [N.-D., en parlant de J.-C.]); fin xiies. (Sermons de St Bernard, éd. W. Foerster, p. 14, 25: s'il m'avient ke ju neglijousement vuarze si grant tressor [les âmes à lui confiées]) b) 1821 terme d'affection (Courier, Lettres Fr. et Ital., p. 907: Adieu! trésor [à sa femme]); 2. ca 1265 « titre donné à certains ouvrages d'érudition, linguistiques, encyclopédiques » (Brunet Latin, Tresor, éd. Fr. J. Carmody, I, 1: Ces livres est apielés Tresors); 1606 (Nicot); 3. 1541 « accumulation, grande quantité de quelque chose » lang. biblique (Saincte Bible, Anvers, Ant. de La Haye, Jacques, V, N. T., fol. LXXXIX b: Vous avez fait ung thresor de yre pour les derniers jours [thesaurizastis vobis iram]); 1794 lang. poét. (Chénier, Épîtres, p. 179: Depuis que de Pandore un regard téméraire Versa sur les humains un trésor de misère). Du lat. thesaurus « trésor (caché, enfoui) »; (fig.) « grande quantité; lieu où on conserve les richesses »; (fig.) « dépôt, conservatoire[thesaurus rerum omnium memoria, Cicéron] », ce dernier empl. plus développé à basse époque [thesauri scientiae, ives., St Jérôme], spéc. pour le titre d'ouvrages (ive-ves., St Augustin), cf. Thesaurus verus, sive disputatio... (ves., titre ds Blaise Lat. chrét.). Le sens « trésor public » [« fonds » et « lieu de conservation »] est rendu en lat. class. par aerarium. Fréq. abs. littér.: 3 662. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 8 132, b) 4 509; xxes.: a) 4 205, b) 3 688. Bbg. Höfler (M.). Rom. Forsch. 1971, t. 83, pp. 614-615. |