| TROUBLANT, -ANTE, part. prés. et adj. I. − Part. prés. de troubler*. II. − Adjectif A. − Vieilli. Qui est de nature à troubler, à perturber les fonctions organiques et psychiques. Le haschich est, dans son effet présent, beaucoup plus véhément que l'opium, beaucoup plus ennemi de la vie régulière, en un mot, beaucoup plus troublant (Baudel., Paradis artif., 1860, p. 374). B. − Qui rend perplexe, embarrasse, fait naître le doute ou l'inquiétude. Synon. déconcertant, embarrassant, inquiétant.Histoire, question troublante; fait, incident, problème, résultat troublant. Si les mécanismes élémentaires des processus vitaux nous deviennent de plus en plus intelligibles sur le plan physico-chimique, leur coordination extrêmement souple et leur résultat global, aussi précis que bien équilibré, posent le problème le plus troublant de toute l'embryogénie (Caullery, Embryol., 1942, p. 125). ♦ Ressemblance, similitude troublante. Ressemblance, similitude si grande qu'elle peut rendre perplexe, faire douter. Vous me voyez très perplexe, messieurs. L'une de ces photos a une ressemblance troublante avec l'homme qui est entré chez moi. −Troublante, mais non totale (Romains, Crime de Quinette, 1932, p. 189).Il existe encore une troublante similitude dans la disposition des lieux [chez Rembrandt et Ruisdaël] (Huyghe, Dialog. avec visible, 1955, p. 250). C. − Qui fait naître un état émotif, altère la sérénité de l'esprit; qui compromet le contrôle de soi. Synon. bouleversant, émouvant.Rêve, livre, film troublant; rencontre, scène troublante; insistance troublante d'un regard. On n'imagine pas ce que c'est troublant de se lever et de prendre la parole devant la cour... S'il me faut jamais « déposer », certainement je perdrai contenance (Gide, Souv. Cour d'ass., 1913, p. 623). − En partic. Qui fait naître une émotion amoureuse, un désir charnel. Synon. excitant, ensorcelant.Regard troublant; odeur, attitude, pose troublante d'une femme. Elle connaissait si bien l'action (...) du déshabillé troublant gardé pour déjeuner avec les amis intimes et qui laisse à la femme, jusqu'au milieu du jour, une sorte de saveur de son lever (Maupass., Fort comme la mort, 1889, p. 310).Ariane est, avant tout, une superbe fille (...) très excitante, très troublante, et − comme on dit aujourd'hui − éminemment suggestive (Gyp, Cœur Ariane, 1895, p. 107). D. − Qui touche les sens, la sensibilité. La vigne (...) nous donne aussi le plus délicat et le plus troublant des parfums, que peuvent seuls découvrir les plus raffinés des sensuels (Maupass., Mt-Oriol, 1887, p. 74).Elle possédait une voix de contralto rare et troublante, au timbre gras et métallique, limpide et nourri, et dont les notes basses, sombres et sans fond faisaient froid dans la chair (Pesquidoux, Livre raison, 1925, p. 129). Prononc. et Orth.: [tʀublɑ
̃], fém. [-ɑ
̃:t]. Att. ds Ac. dep. 1878. Fréq. abs. littér.: 480. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 169, b) 539; xxes.: a) 1 272, b) 842. |