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TRIPOTEUR, -EUSE, subst. et adj.
Familier
I. − Substantif
A. − Celui, celle qui tripote, manipule quelque chose. (Dict. xixeet xxes.).
− Arg. des sports (jeux de ballon). ,,Celui qui contrôle et manie habilement la balle`` (Petiot 1982).
B. − Péj. Personne qui est engagée dans des affaires plus ou moins louches ou malhonnêtes. Synon. magouilleur, spéculateur, fricoteur.Tripoteur d'affaires; tripoteur politique. D'abord nous sommes un gouvernement honnête. On ne le croit pas. Mais on saura plus tard que nous n'étions pas des tripoteurs (A. France, Orme, 1897, p. 177).Il n'y a pas que les brandisseurs de sabres, les profiteurs et les tripoteurs. Il n'y a pas que les monstrueux intéressés, financiers, grands et petits faiseurs d'affaires, cuirassés dans leurs banques ou leurs maisons, qui vivent de la guerre, et en vivent en paix pendant la guerre (Barbusse, Feu, 1916, p. 374).
− BOURSE. [Sans valeur péj.] Synon. de tripotier (v. ce mot B 2). (Dict. xixeet xxes.).
II. − Adjectif
A. − Qui manipule et retourne toutes sortes de choses. Des mains? Non, des pattes, rouges, gonflées, crevassées, aux ongles noirs, des mains récureuses de plats, tripoteuses de reliefs sordides, dévideuses de tripes, − des mains effrayantes (Montherl., Célibataires, 1934, p. 842).
B. − Qui tripote, qui se plaît à tripoter, à caresser une personne. Synon. peloteur, baladeur.Mains tripoteuses. Et puis, il en eut assez l'enfant de mes doigts tripoteurs et de mes manœuvres et se mit à hurler comme on peut le faire à cet âge, inconcevablement (Céline, Voyage, 1932, p. 339).
Prononc.: [tʀipɔtœ:ʀ], fém. [-ø:z]. Étymol. et Hist. 1. 1582 subst. « celui qui tripote, qui manipule quelque chose » (N. de Montand, Miroir des François, p. 168 ds Gdf. Compl.); 2. 1802 « celui qui est engagé dans des affaires plus ou moins louches et malhonnêtes » (Nouv. dict. fr.-all. et all.-fr., Bâle d'apr. FEW t. 17, p. 368b); 3. a) 1897 « celui qui se plaît à tripoter, à caresser une personne » (Bloy, Femme pauvre, p. 168); b) 1932 adj. (Céline, loc. cit.). Dér. de tripoter*; suff. -eur2*. Bbg. Dub. Pol. 1962, p. 435.