| * Dans l'article "TRIPLE,, adj., adv. et subst. masc." TRIPLE, adj., adv. et subst. masc. I. − Adjectif A. − Qui vaut trois fois la quantité ou la valeur désignée. Triple dose. Son coiffeur [de Victor Hugo] me disait que le poil de sa barbe était le triple d'un autre, que le bulbe avait trois poils, qu'il cassait tous les rasoirs (Goncourt, Journal, 1863, p. 1233).Les dix Prairies States, sur une superficie triple de la France, ont, depuis 1850, quintuplé leur population (Vidal de La Bl., Princ. géogr. hum., 1921, p. 256).V. quadruple I A ex. de Stendhal et ex. 1. − Fam. [Sert d'intensif au déterminé; le plus souvent dans des injures, des jurons] Triple brute, buse, idiot, sot. Nom d'un triple enfer! (Flaub., Tentation, 1849, p. 356).Il se traitait de cochon, de triple gueux, de foutue bête et de paillasse (Rolland, J.-Chr., Révolte, 1907, p. 380). ♦ Au triple galop*. B. − Qui est au nombre de trois; qui comprend trois éléments; qui se reproduit trois fois. Nous poussions, mon compagnon et moi, par la bouche et par les narines, un triple jet de fumée (Coppée, Bonne souffr., 1898, p. 83).La triple énigme: Dieu, l'homme, le monde (Civilis. écr., 1939, p. 24-7).V. épaisseur II A ex. de Bernanos, quadruple ex. 2. SYNT. Triple aspect, collier, détonation, enceinte, enveloppe, épaisseur, haie, nœud, point de vue, rang, rangée, rempart, semelle, voile; à triple étage; en triple exemplaire; liaison, naissance triple. − En partic. Triple couronne*. Triple croche. V. croche2.Triple menton*. Triple saut* (périlleux). − CHIM. Point triple. ,,Point de diagramme obtenu en portant en abscisse la température T et en ordonnée la pression P où un corps peut exister sous les trois états solide, liquide et gazeux`` (Laitier 1969). Ce point triple est la rencontre des courbes de fusion, de sublimation et de vaporisation (Mathieu-KastlerPhys.1983). − HIST. Triple-Alliance. Accord défensif entre l'Autriche, l'Empire allemand et l'Italie, de 1882 à 1915. Élément très actif de la Triple-Alliance, l'Italie n'en a pas moins été, de tout temps, en accord étroit avec Londres (Maurras, Kiel et Tanger, 1914, p. 135).Triple(-)Entente. V. entente C 5. II. − Adv. Trois fois plus. Le marquis Crescenzi était obligé de payer triple ses musiciens fort choqués de cette nuit à passer en prison (Stendhal, Chartreuse, 1839, p. 323).Les jours comptent triple dans l'enfance (Sand, Hist. vie, t. 3, 1855, p. 19). III. − Subst. masc. Nombre, quantité, valeur trois fois supérieur(e) à un nombre, une quantité, une valeur de référence. Neuf est le triple de trois; acheter qqc. au triple de sa valeur; payer le triple de ce qui est dû; varier du simple au triple. Son produit élevé au triple donnerait neuf milliards au lieu de trois (Fourier, Nouv. monde industr., 1830, p. 62).De 1952 à 1957, environ cinq cents kilogrammes par an d'uranium 235 (...) ont été détruits par fission (...); cette quantité annuelle a été portée au triple en 1958 (Goldschmidt, Avent. atom., 1962, p. 175). − En triple. En trois unités identiques, en trois exemplaires. Posséder un livre en triple (exemplaire). Papier plié en triple (DG). REM. Triple-sec, subst. masc.Curaçao blanc. Le triple-sec est une liqueur douce, préparée avec un alcoolat d'orange, édulcorée avec du sucre, qui ne dépasse pas en général 25 (...). Le triple-sec se boit en digestif, avec ou sans glaçons. Il est également utilisé pour aromatiser la pâtisserie et certains cocktails (Sallé1982). Prononc. et Orth.: [tʀipḽ]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. 1. a) Ca 1170 treble « qui équivaut à trois » (Rois, éd. E. R. Curtius, l. 3, chap. XVI, 4, p. 123); 1269-78 trible (Jean de Meung, Rose, éd. F. Lecoy, 19045); 1740 triple croche (Trév.); 1953 chim. point triple (Lar. 20eSuppl.); b) 1548 « qui se compose de trois éléments » (Sibil., Contram., p. 185 ds Gdf. Compl.); 1923 la Triple Entente « entente entre l'Angleterre, la France et la Russie en 1914 » (Lar. univ.); 2. ca 1380 « trois fois aussi grand » (Roques t. 2, 12728); 3. a) 1772 « grand » triple chien (Théis, Le Tripot comique ds Quem. DDL t. 19); 1876 triple sot (Lar. 19e); b) 1843 au triple galop (Gautier, Tra los montes, p. 60); 4. 1876 « qui est répété trois fois » (Lar. 19e); 1924 triple saut (Coteau et Pefferkorn, Sports athlétiques, p. 101 ds Grubb Sports 1937, p. 75); 1941 naissances triples (J. Rostand, Homme, p. 42). B. 1. xives. subst. masc. « morceau à trois voix » (Intitulé d'une pièce de vers latins, ms. Dijon 525, fo114b ds Gdf. Compl.); 1606 « mesure ternaire où l'on bat en trois temps égaux » (Crespin); 2. 1611 « quantité trois fois plus grande » (Cotgr.); 1872 en triple (Littré); 1876 papier plié en triple (Lar. 19e). Du lat. triplus « triple », d'abord sous la forme treble, puis transformé progressivement sous l'infl. du lat. en trible, puis triple. Fréq. abs. littér.: 1 093. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 2 033, b) 1 762; xxes.: a) 1 625, b) 991. DÉR. Triplette, subst. fém.a) Vx. Bicyclette à trois places. L'on a pu voir jadis sur route et sur piste des triplettes (Sports mod. illustr., 1906ds Petiot 1982).b) Jeux. [Aux boules, à la pétanque] Équipe de trois joueurs. « La Marseillaise » avait réuni près de 700 triplettes (L'Équipe, 6 août 1965ds Petiot 1982).c) Sports. [Au footb., au rugby] Triplette (centrale). Ensemble formé par les trois avants. La triplette centrale du Red Star (...) ne brilla pas (France au travail, 17 févr. 1941).Berejnoï, pour rien au monde, ne veut laisser tomber ses équipiers tricolores [de l'équipe de rugby], Cabanier de Montauban et Gruarin de Toulon, avec qui il forme une triplette de fer (Écho de la mode, Suppl., 12 nov. 1967, p. 11, col. 2).d) Synon. fam. de trio.L'étonnante triplette de préfets − Riolacci chez Giscard, Doustin chez Barre et Paolini chez Bonnet (...) commande tous les ajustements tactiques en cours (Le Nouvel Observateur, 24 oct. 1977, p. 55, col. 3).− [tʀiplεt]. − 1resattest. a) 1889 « bicyclette à trois places » (Le Cycliste, mars ds Petiot 1982), b) α) 1901 « au football, se dit du triangle formé par l'avant-centre et les deux inters » (L'Auto-vélo, 23 déc., ibid.),
β) 1965 « équipe de trois joueurs aux boules, à la pétanque » (L'Équipe, loc. cit.), c) 1904 text. (Nouv. Lar. ill.); de triple, suff. -ette (-et*). BBG. − Grundt (L.-O.) Ét. sur l'adj. invarié en fr. Bergen-Oslo-Tromsø, 1972, pp. 389-390. − Quem. DDL t. 19. |