| TRIPLER, verbe A. − Empl. trans. Multiplier par trois. Tripler son chiffre d'affaires, sa fortune, une somme. Les Azandé fabriquent des projectiles en fer avec trois lames à deux tranchants, triplant ainsi leurs chances d'atteindre un bouclier ennemi (Lowie, Anthropol. cult., trad. par E. Métraux, 1936, p. 235).La production a été triplée en vingt ans (36 millions de quintaux en 1910, 108 millions en 1930) (Brunhes, Géogr. hum., 1942, p. 135).V. quadrupler A ex. de Sand et de Mirbeau. − P. ext. Augmenter considérablement. Pas du bourgogne, par exemple! Ça donne la goutte à ceux qui ne l'ont pas, ça la triple à ceux qui l'ont (Goncourt, Journal, 1873, p. 940).Être et paraître! Les grands aventuriers affirment qu'ils y trouvent une intensité de plaisir nerveux qui triple les domaines du vivre (Barrès, Sang, 1893, p. 103). B. − Empl. intrans. Devenir trois fois plus élevé. Tripler de valeur, de volume. De 56 millions en 1933, le tirage annuel passe (...) à 155 millions en 1937: en 4 ans, il a donc triplé (Civilis. écr., 1939, p. 38-4).La population chinoise, qui était de 60 à 70 millions au XVIIesiècle, tripla jusqu'en 1850 (Lesourd, Gérard, Hist. écon., 1968, p. 181).V. doubler ex. 2, quadrupler B ex. de De Gaulle et de Lefebvre. − P. ext. Augmenter considérablement. Quand nous sommes nés défiants, nos défiances triplent, sitôt que nous sommes blessés (Amiel, Journal, 1866, p. 352). Prononc. et Orth.: [tʀiple], (il) triple [tʀipḽ]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1304 verbe trans. (doc., in R. de Lespinasse, Les Métiers et corporations de la ville de Paris, III, 42 n4 ds Quem. DDL t. 3); 1690 verbe intrans. (Fur.). Dér. de triple*; dés. -er. Fréq. abs. littér.: 95. DÉR. Triplure, subst. fém.,cout. Épaisseur rigide mise entre un tissu ou une peau et la doublure, pour donner plus de tenue. (Dict. xxes.). − [tʀiply:ʀ]. − 1resattest. 1636 tripleure (Monet), 1700 triplure (Pomey); de tripler, suff. -ure*. BBG. − Quem. DDL t. 30. |