| TRIPAILLE, subst. fém. A. − 1. Fam. Amas de tripes, d'entrailles d'animaux. Synon. tripée. (dér. s.v. tripe1).En cet endroit il y a des boucheries. Des tripailles d'animaux jonchaient le sol; des chiens fauves rôdaient là tout autour (Flaub., Corresp., 1850, p. 275).Il faudra éviter de leur donner à manger [aux chiens] les tripailles de lapin ou les péritoines des petits ruminants (Garcin, Guide vétér., 1944, p. 72). − P. anal. Toute cette tripaille de tuyaux et de câbles est devenue réseau de circulation (Saint-Exup., Pilote guerre, 1942, p. 282). − P. méton., pop. Préparation culinaire faite à base de tripes. Elle a un peu trop mangé de tripaille (Acremant ds Lar. Lang. fr.). 2. CHASSE. Ensemble des entrailles et viscères d'animaux tués à la chasse, que l'on donne aux chiens. Un valet, les mains rouges de sang, arrache la tripaille et l'herbière, les leur donne [aux chiens] pour les récompenser (Vialar, Rendez-vous, 1952, p. 250). B. − P. anal., pop. Intestin de l'homme, ventre. Synon. tripe (fam.).Un profil de chemise en carton, qui se casse aux creux de l'estomac et rebondit en un rinceau ronflant sur la tripaille truffée (Goncourt, Journal, 1877, p. 1167).[Henri dit à Léa] d'une voix rauque qui venait du fond de sa tripaille: − Pleure plus, p'tit... Faut oublier (Le Breton, Razzia, 1954, p. 150). Prononc. et Orth.: [tʀipɑ:j], [-paj]. Martinet-Walter 1973 [ɑ] (10/17). Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) 1458 « amas de tripes, ventre » (en parlant d'une personne) (Arnoul Greban, Passion, éd. O. Jodogne, 26258); b) 1508-17 trippailles de bestes (Fossetier, Cron. Marg., ms. Bruxelles 10509, fol. 57 rods Gdf. Compl.); 2. 1609 « mets constitué de tripes » (M. Régnier, Satires, XI, 334, éd. G. Raibaud, p. 146). Dér. de tripe1*; suff. -aille*. |