| TRICHERIE, subst. fém. A. − [Corresp. à tricher B 1] 1. Fraude commise lors d'un examen, d'un concours, ou pour obtenir certains avantages (notamment d'ordre matériel). Synon. duperie, triche (dér. s.v. tricher), tromperie.Élysée gardait l'espoir qu'il y avait là-dessous quelque tricherie d'écriture, un faux dont l'agence Lévis trafiquait sans scrupule (A. Daudet, Rois en exil, 1879, p. 204).En temps d'examen, elle [la directrice] nous pousse aux pires tricheries; tout pour l'honneur de l'école (Colette, Cl. école, 1900, p. 198). − En partic. Fait de tricher au jeu. Tricherie au jeu; gagner par tricherie. La mère La Marlière (...) [gagnait] toujours parce qu'elle trichait. Elle convenait elle-même que le jeu sans tricherie l'ennuyait, c'est pourquoi elle ne voulait point jouer d'argent (Sand, Hist. vie, t. 2, 1855, p. 317). 2. Au fig. Duplicité, malhonnêteté morale; absence de respect vis-à-vis des valeurs que l'on prétend défendre. Tricherie affective, intellectuelle. L'envie audacieuse de se distinguer du commun de ses semblables n'est le plus souvent qu'une tricherie commise envers la société (Fromentin, Dominique, 1863, p. 2).J'ai fait ce que j'ai pu [pour l'Espagne] (...) La lâcheté et la tricherie auraient été ici de pactiser. (...) aucun homme sensible n'aurait dû être étonné qu'ayant à choisir de faire parler le peuple de la chair et de la fierté pour l'opposer à la honte et aux ombres de la dictature, j'aie choisi le peuple espagnol (Camus, Actuelles I, 1948, p. 246). B. − [Corresp. à tricher B 2] Atténuation, dissimulation d'un défaut dans l'exécution d'un ouvrage; fait de créer une illusion d'optique, d'audition (en peinture, musique, etc.). Synon. truquage.[M. Ingres] croit (...) que la tricherie heureuse, agréable, faite en vue du plaisir des yeux, est non-seulement un droit, mais un devoir (Baudel., Curios. esthét., 1855, p. 155).Dans [les] cas (...) où il y a une petite tricherie harmonique, le compositeur choisit tout uniment la graphie la plus commode à l'instrumentiste (Gevaert, Harm., 1885, p. 337). Prononc. et Orth.: [tʀiʃ
ʀi]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. Ca 1120 tricherie « tromperie, mensonge » (Psautier Cambridge, 72, 18 ds T.-L.); 1690 « tromperie au jeu » (Fur.). Dér. de tricher*; suff. -erie*. Fréq. abs. littér.: 71. |