| TRIBUNAT, subst. masc. A. − HIST. ROMAINE 1. Charge de tribun; exercice de cette charge. Après avoir soulevé tant de haines, il était perdu s'il n'obtenait un second tribunat, qui lui permît d'exécuter sa loi (Michelet, Hist. romaine, t. 2, 1831, p. 131). − P. méton. Période durant laquelle cette charge s'exerçait. Tribunat des Gracches, 133-121 [av. J.-C.] (Michelet, Hist. romaine, t. 2, 1831, p. 127). 2. Institution, pouvoir des tribuns. Sylla s'annonça comme le vengeur des lois, comme le restaurateur de l'ancienne république. (...) Le tribunat ne subsista que de nom; tout tribun fut déclaré incapable d'aucune autre charge (Michelet, Hist. romaine, t. 2, 1831, p. 183).Il remplaça le consulat par le tribunat militaire (Fustel de Coul., Cité antique, 1864, p. 395). B. − HIST. MOD. [Gén. avec maj.] Assemblée législative instituée par la Constitution de l'An VIII, dont le rôle consistait à discuter les projets de loi votés ensuite par le corps législatif. Dans cette constitution, le Tribunat, composé de cent personnes, devait parler, et le corps législatif, composé de deux cent cinquante, devait se taire (Staël, Consid. Révol. fr., t. 2, 1817, p. 20).Un corps, nommé Tribunat (...) discutait la loi mais ne la votait point (Stendhal, Napoléon, t. 1, 1842, p. 60). Prononc. et Orth.: [tʀibyna]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 2emoit. xiiies. « à Rome, charge de tribun » (Vie S. Mart., B.N. 818, fo287 vods Gdf. Compl.); d'où 1694 « temps de l'exercice de cette charge » (Ac.); 2. p. anal. a) 1762 (J.-J. Rousseau, Du Contrat social, p. 345); b) 1793 (Robesp., Discours, Constit., t. 9, p. 499: C'est par la même raison que je ne suis plus partisan de l'institution du Tribunat); c) 1800 « assemblée instituée par la Constitution de l'an VIII » (Ds Brunot t. 9, p. 796). Empr. au lat.tribunatus « dignité de tribun (de la plèbe, des soldats) », dér. de tribunus (v. tribun). Fréq. abs. littér.: 62. |