| TREMPETTE, subst. fém. Familier A. − Vieilli. Morceau de pain, de biscuit trempé ou à tremper dans du vin ou tout autre aliment liquide. Synon. mouillette.− Tuer mon homme [un malade] pour une pauvre petite trempette au vin. − Certainement, ma bonne femme. Je suis étonné de le trouver encore en vie après la trempette que vous lui avez apprêtée (Balzac, Méd. camp., 1833, p. 103).Un bol de liquide fumait sur la table (...) avec une trempette de pain beurrée (Malègue, Augustin, t. 2, 1933, p. 348).V. soupe A 1 ex. de Zola. ♦ Faire (une) trempette. Tremper du pain, une tartine dans du vin, un œuf à la coque, un liquide avant de les manger; tremper un sucre dans du café, une liqueur. Elle avait sorti son bol, fait sa trempette et déjeuné quasiment devant moi (Giono, Baumugnes, 1929, p. 95). B. − Moderne 1. Bain très rapide. Une petite trempette. La famille estimait inutiles et même immorales les trempettes mondaines en eau salée, toute viande dehors (H. Bazin, Vipère, 1948, p. 159). ♦ Faire trempette. Prendre un bain très rapide ou dans une eau très peu profonde. Faire trempette dans sa baignoire. Les jeunes Parisiennes émoustillées d'étrenner les vagues, en costume de bain à jupe, soudainement émues non pas de faire trempette, mais de voir s'approcher et passer au bord de l'eau, escorté du sous-préfet, le fameux don Juan du faubourg Saint-Germain (Cendrars, Bourlinguer, 1948, p. 371). 2. Région. (Normandie). Prendre une trempette. Se faire mouiller par la pluie. [Manon à Louis] on va prendre encore une trempette. C'est-il cela que vous guettez? (La Varende, Man' d'Arc, 1939, p. 184). Prononc. et Orth.: [tʀ
ɑ
̃pεt]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1. 1611 « tranche de pain trempée dans du liquide » (Cotgr.); 1808 faire la trempette « tremper du pain dans du vin » (Hautel); 2. 1888 « bain » (Goncourt, Journal, p. 826); 1904 faire trempette (Nouv. Lar. ill.). Dér. de tremper*; suff. -ette (v. -et*). Fréq. abs. littér.: 15. |