| TREILLE1, subst. fém. A. − Vieilli. Berceau ou tonnelle de treillage sur lequel s'entrelacent des plantes grimpantes, notamment la vigne; p. méton., cet assemblage couvert de végétation. Treille de glycine, de houblon, de jasmin; l'abri, l'ombre d'une treille; manger sous la treille. La table est mise dans la cour, tout entourée d'une treille verte collée aux murs, attendant les plantes grimpantes (Goncourt, Journal, 1858, p. 510).Charmante vue, à moyenne hauteur de Ghazir, les abricotiers chargés de fruits, une treille de roses (Barrès, Cahiers, t. 11, Cahiers d'Orient, 1914, p. 14). B. − VITIC. Cep de vigne que l'on fait pousser contre un support (treillage, mur, espalier), en particulier pour la production du raisin de table. Treille de verjus. Les nuages sont revenus, Et la treille qu'on a saignée Tord ses longs bras maigres et nus Sur la muraille renfrognée (Rollinat, Névroses, 1883, p. 243).V. muscat II ex. de Loti. − Fam. Jus de (la) treille. Vin. Synon. jus* de la vigne.Ah! Dieu de Dieu! les jésuites avaient beau dire, le jus de la treille était tout de même une fameuse invention! (Zola, Assommoir, 1877, p. 579).Sache qu'une bouteille N'est, sans du jus de treille, Qu'un récipient vain. Pour qu'elle soit chrétienne, Il faut qu'elle contienne Superbement du vin! (Ponchon, Muse cabaret, 1920, p. 27). C. − TEXT. Maille du tulle. (Dict. xixeet xxes.). Prononc. et Orth.: [trεj]. Homon. et homogr. treille2. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) [Fin xies. treille « berceau formé par des ceps de vigne » (Raschi, Gl., éd. A. Darmesteter et D. S. Blondheim, t. 1, 1022)] ca 1135 treille « id. » (Couronnement Louis, éd. Y. G. Lepage, rédaction AB, 1916); b) 1179-85 treille « cep de vigne élevée contre un mur ou un treillage » (Gace Brulé, Chansons, éd. H. Petersen Dyggve, XXXIII, 41); 2. fin xiies.-déb. xiiies. treille « grille, grillage (souvent destiné à empêcher la vue) » (Cantique des cantiques, éd. Cedric E. Pickford, 899 et 911); 1538 « assemblage de lattes ou d'échalas, posés parallèlement ou croisés, pour former des berceaux » (Est.). Du lat. trichila « berceau de treille ou de verdure, tonnelle ». Fréq. abs. littér.: 244. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 333, b) 492; xxes.: a) 480, b) 199. DÉR. Treillard, treillon, subst. masc.,vitic. a) Vieilli. Lattis qui supporte une vigne. Vignes basses et vignes hautes étaient palissées, les premières sur échalas, les secondes sur des arbres ou des treillards (Levadoux, Vigne, 1961, p. 51).b) Treille basse soutenue sur un lattis ou une palissade. Dans le Jura, les treillons, hauts de 1,50 m, sont séparés par des intervalles de 1 à 2 m (Fén.1970).− [tʀ
εja:ʀ], [tʀ
εjɔ
̃]. − 1resattest. 1870 treillon (Primes d'honneur, Paris, p. 377 ds Littré Suppl.), 1904 treillard (Nouv. Lar. ill.); de treille1au sens 1 a, suff., -ard*, -on*. BBG. − Möhren (F.). Le Renforcement affectif de la négation... Tübingen, 1980, p. 227. |