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TRAÎNAILLER, verbe
Péj., fam.
I. − Empl. intrans.
A. − [Le suj. désigne une pers.]
1. Traîner un peu la jambe, marcher assez difficilement. Synon. fam. lambiner, traînasser.Traînailler derrière qqn. Micou (...) s'emparant de mon bras gauche, me remorquait vivement, tandis que l'autre mollasse traînaillait à mon bras droit (H. Bazin, Mort pt cheval, 1949, p. 39).
2. Errer çà et là en s'arrêtant. Synon. fam. lambiner, traînasser.Les passants traînaillent. On l'avait vu traînailler pendant une semaine, alors que tout le monde était reparti au travail des champs (Moselly, Terres lorr., 1907, p. 134).
3. Agir trop lentement, perdre du temps. Synon. fam. traînasser.Gorloge, il traînaillait encore à la toute dernière seconde. Il allait avoir des ennuis (Céline, Mort à crédit, 1936, p. 208).
B. − [Le suj. désigne un inanimé]
1. [En parlant des sons de la voix] Avoir des inflexions lentes. Une gonzesse me repère et m'accroche. Elle a un accent qui traînaille, comme le mien (Céline, Mort à crédit, 1936, p. 14).
2. Au fig. Traîner en longueur. L'affaire de Londres traînaille toujours. J'ai écrit ce matin mon ultimatum à T. C. en lui disant que s'il ne pouvait conclure d'ici à dix jours, je prendrais un autre parti (Hugo, Corresp., 1852, p. 106).
II. − Empl. trans. Traîner lentement, difficilement. Synon. fam. traînasser.Elle traînaillait tellement la jambe, qu'elle se prenait dans toutes les chaises (Céline, Mort à crédit, 1936, p. 240).
Au part. passé. Ce pauvre carrosse, confié à la garde de Dieu et traînaillé par deux poulains, n'était pas très fier de lui au milieu de ses beaux pareils (Camus, Dév. croix, 1953, 1rejournée, p. 528).
Empl. pronom., rare. Aujourd'hui, elle rentrait de bonne heure, se traînaillait d'une chaise à une autre (Huysmans, Sœurs Vatard, 1879, p. 53).
REM.
Traînaillement, subst. masc.,rare, péj. Action de traînailler; résultat de l'opération. Synon. traînassement, (dér. s.v. traînasser), traînement (dér. s.v. traîner).C'est que je le connais, le Réveil (...) le vacarme des coups de sabots (...) et le traînaillement des semelles sur le plancher; et les « Pressons-nous!... » du brigadier de peloton (Courteline, La Vie de caserne, 1896, p. 5).
Prononc.: [tʀ εnɑje], [-a], (il) traînaille [-nɑ:j], [-a-]. Étymol. et Hist. A. Verbe intrans. 1. 1839 « se trouver partout, être banale d'une chose » (Barb. d'Aurev., Memor. 2, p. 261); 2. 1852 « d'une chose, durer longtemps, ne pas finir » (Hugo, loc. cit.); 3. 1877 « se déplacer difficilement » (Zola, Assommoir, p. 191); 4. 1907 « aller sans but, vaguer » (Moselly, loc. cit.). B. Verbe trans. 1893 « traîner péniblement » (Courteline, Ronds-de-cuir, p. 69). Dér. de traîner*; suff. -ailler*. Fréq. abs. littér.: 13.