| TRANSPLANTATION, subst. fém. A. − 1. Action de transplanter un végétal. Transplantation des arbres et des arbustes; transplantation à racines nues, en motte. Le jeune naturaliste (...) découvrit une sorte d'épinards sauvages (...) qu'il serait certainement possible de « civiliser » par la transplantation (Verne, Île myst., 1874, p. 231).Le chêne, réfractaire à la transplantation (Pesquidoux, Livre raison, 1928, p. 29). 2. P. anal. a) BIOL., CHIR. − Opération qui a pour objet de transplanter un organe fonctionnel d'un individu (donneur) à un autre (receveur), avec rétablissement de ses connections vasculaires. Transplantation cardiaque, rénale. Mais avant qu'aient pu être identifiés chimiquement les principes actifs des sécrétions internes (...), la preuve expérimentale de l'action chimique des glandes endocrines avait été demandée à la technique des transplantations d'organes (Hist. gén. sc., t. 3, vol. 1, 1961, p. 483). − Synon. de greffe2.Certains sites se prêtent mieux à la reprise des greffes (chambre antérieure de l'œil; testicule (...)). L'« immunité de transplantation » (...) est le processus causant la destruction du greffon génétiquement étranger (Hist. gén. sc., t. 3, vol. 2, 1964, p. 655).Cette définition différencie classiquement les transplantations (d'organes) des greffes (de tissus) mais, dans la pratique actuelle, les deux termes sont très souvent employés indifféremment l'un pour l'autre (Méd. Flamm.1975). b) CHIR. Changement d'insertion d'un ligament dans le but de remédier à une infirmité (d'apr. Villemin 1975). B. − P. anal. ou au fig. 1. Action de transplanter une personne, un être vivant, ou de se transplanter soi-même (v. transplanter B 1). La tenacité de quelques caractères propres à certaines races, qui paraissent résister à leur transplantation et à leur dissémination parmi les autres peuples, ne prouve absolument rien (Cabanis, Rapp. phys. et mor., t. 2, 1808, p. 158).Sans doute André Gide n'a-t-il tant erré, obéi à l'appel du dehors, usé de la transplantation, du déracinement, que pour faire valoir son morne terrain (Massis, Jugements, 1924, p. 24). 2. Action de transplanter une chose abstraite. Synon. transfert, transport.Des édifices pacifiques consacrés à la représentation nationale, à l'instruction publique, à la transplantation des arts et des sciences dans un pays naguère couvert de forêts (Staël, Consid. Révol. fr., t. 2, 1817, p. 390).Bien que ces peintures ne soient pas à proprement parler des copies (...) bien qu'elles ne soient que des réminiscences d'œuvres grecques et leur transplantation sur un terrain renouvelé, c'est par elles que nous pouvons nous faire une idée − lointaine − de la peinture antique (Faure, Hist. art, 1909, p. 124). Prononc. et Orth.: [tʀ
ɑ
̃splɑ
̃tasjɔ
̃]. Att. ds Ac. dep. 1718. Étymol. et Hist. 1. 1556 [éd.] « action de transplanter des végétaux » (R. Le Blanc, Trad. de Cardan, fo284 rods Gdf. Compl.); 2. 1680 fig. « déplacement (de personnes, d'animaux...) de leur lieu d'origine dans un autre » (Mmede Sévigné, Corresp., éd. R. Duchêne, t. 2, p. 782); 3. 1898 biol. (Ollier, Des Greffes autoplastiques obtenues par la transplantation de larges lambeaux dermiques ds C.r. de l'Ac. des sc., t. 126, p. 1252). Dér. de transplanter*; suff. -(a)tion*. Fréq. abs. littér.: 35. Bbg. Gohin 1903, p. 375. |