| TRANSMIGRER, verbe intrans. A. − Rare. Passer d'un pays dans un autre. Il y a beaucoup d'idées européennes transmigrées d'Europe en Amérique, et qui s'y sont acclimatées (Balzac,
Œuvres div., t. 2, 1834, p. 663). B. − PHILOS. [En parlant de l'âme] Passer d'un corps dans un autre. Comme tous les sectateurs d'Ali, ils [les Druzes] croient à la métempsychose. Lorsqu'un homme meurt, ils ne disent pas: « Il est mort »; ils disent: « Son âme a transmigré » (Tharaud, Chemin de Damas, 1923, p. 22). REM. Transmigrateur, -trice, adj.[En parlant de ce qui passe d'un lieu à un autre] Qui transmigre. Le doux vent qui poussait les lames sur les grèves (...) Apportait d'un pays autre de par la Mer Le vol transmigrateur des Espoirs et des Rêves (Régnier, Prem. poèmes, Épis., 1888, p. 168). Prononc.: [tʀ
ɑ
̃smigʀe], (il) transmigre [-migʀ]. Étymol. et Hist. 1. 1538 « passer d'un pays dans un autre » (Hélisenne de Crenne, Les Angoisses douloureuses qui procèdent d'amours, 38 ds Quem. DDL t. 9); 2. 1770 « passer d'un corps dans un autre » (Ch. Bonnet, La Palingénésie philosophique, 4 ds Littré). Empr. au lat.transmigrare « passer d'un lieu à un autre », « émigrer », comp. de migrare « changer de résidence; s'en aller, sortir; émigrer » et de trans « au delà de ». |