| TRAMAIL, subst. masc. PÊCHE. Filet mouillé verticalement, composé de trois nappes, deux extérieures à larges mailles et une intérieure à mailles beaucoup plus petites, qui constituent un piège dans lequel le poisson demeure prisonnier. La pêche à la seine et au trémail a encore fourni environ cinquante livres de poisson, assez pour en distribuer à tout le monde (Dumont d'Urville, Voy. Pôle Sud, t. 1, 1841, p. 108).Nos carpes, secrètement raflées de nuit dans notre étang à la bâche ou au tramail (H. Bazin, Vipère, 1948, p. 44).P. métaph. Autre thème: celui des filets trop haut. L'orgueil les tend si haut que rien de réel jamais ne s'y vient prendre. La vanité tient le tramail dans les bas-fonds et pêche çà et là toujours quelque avantage sensible (Valéry, Variété II, 1929, p. 88).− En appos. avec valeur adj. Les filets tramails à trois nappes qui sont utilisés au Croisic et à Bayonne pour la capture des mulets et rougets (Boyer, Pêches mar., 1967, p. 50). Prononc. et Orth.: [tʀamaj]. Att. ds Ac. dep. 1694. Ds Ac. 1878, 1935, ds Littré, Lar. Lang. fr., Rob.1985, var. trémail. Étymol. et Hist. 1. 1197 tramail « filet de pêche composé de 3 nappes » (Hélinant, Vers de la mort, XX, 9 ds T.-L.); xves. tremail (Catholicon armor. ds Du Cange, s.v. tramallum); 2. 1663 tremail; tramail (N. Duez, Dict. fr. all. d'apr. FEW t. 13, 2, p. 236b). Du b. lat. tremac(u)lum propr. « (filet à) trois mailles » (vies. Loi salique, tit. 27,21 ds Nierm.). Tremail est devenu tramail p. assim. régr., le sentiment du nombre ayant disparu. Cf., en revanche, les réfections des dial. de l'ouest du type trois mailles, FEW, loc. cit. |