| TRADITIONALISTE, adj. et subst. A. − Adjectif 1. Qui ne s'écarte pas d'une tradition. Littérature, morale, politique, religion traditionaliste; aspect, courant traditionaliste; attitude, sentiment traditionaliste. Le Fanal devint un quotidien. Et sous l'impulsion de Thorel, la respectable feuille, traditionaliste et digne, un peu collet-monté, se transforma en un journal abondant, épais, copieusement illustré (Van der Meersch, Invas. 14, 1935, p. 64).Les hospices de Lyon constituent une administration hospitalière d'un caractère très traditionaliste qui n'empêche nullement leur modernisation et leur transformation qui se poursuit au contraire à un rythme accéléré (Organ. hospit. Fr., 1957, p. 35). 2. Qui concerne le traditionalisme. Controverse, hérésie traditionaliste. Ces doctrines protestantes nous donneront la clef des erreurs jansénistes, traditionalistes et modernistes (Théol. cath.t. 4, 11920, p. 762). B. − Adj. et subst. 1. (Celui) qui est attaché à une tradition. Synon. conformiste, conservateur.Écrivain traditionaliste. Les traditionalistes adoptent une attitude un peu méfiante, ils filtrent les problèmes avant de les laisser entrer dans la littérature. Cette attitude ne peut être celle des couches sociales en perpétuel devenir, mais seulement celle de la classe qui a ses traditions et veut les garder (Arts et litt., 1936, p. 50-2). − JUD. Rabbinat traditionaliste. Le secteur religieux (...) se subdivise en quatre groupes: consistorial, traditionaliste, libéral, indépendant (Rabi, Anat. du jud. fr., 1962, p. 156). 2. (Celui) qui est un adepte du traditionalisme. a) PHILOS. Pour être traditionaliste, il faut être sceptique à l'égard de la raison. Dès que l'on croit à cette dernière comme à une faculté individuelle dont l'office est de trouver tout d'abord la solution de toutes les difficultés (témoin Descartes), on ne saurait faire sa part à la tradition (Barrès, Cahiers, t. 9, 1912, p. 357).L'idée, chère aux sceptiques comme aux traditionalistes, que le propre de la raison est de critiquer et de démolir (Lalande, Raison et normes, 1948, p. 13). b) THÉOL. CATH. Théologien traditionaliste. Tous les modernistes qui excluent ce moyen [la raison naturelle] sont donc condamnés aussi bien que les traditionalistes, les kantistes et les positivistes que le concile avait en vue (Théol. cath.t. 4, 11920, p. 843).Lamennais, d'abord fougueusement traditionaliste et ultramontain, puis libéral et schismatique avec la même rudesse emportée (Mounier, Traité caract., 1946, p. 644). ♦ Traditionaliste rigide; traditionaliste mitigé. Il y eut chez les traditionalistes un très grand nombre de nuances et on les divise en deux groupes. I Les traditionalistes rigides soutenaient (...) que l'institution sociale était le seul moyen par lequel l'homme pouvait parvenir à la première idée des vérités suprasensibles (...). 2 Les traditionalistes mitigés (...) faisaient plusieurs restrictions (...). Il ne s'agissait plus de l'acquisition de toutes nos idées par la révélation, mais seulement des vérités morales et religieuses (Théol. cath.t. 4, 11920, p. 808). Prononc. et Orth.: [tʀadisjɔnalist]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1. 1849 théol. cath. subst. (M. A. Chastel ds Le Correspondant, t. 24, 8 avr., p. 29: Les rationalistes et les traditionalistes [titre]); 1876 adj. (Lar. 19e: philosophe traditionaliste); 2. 1872 subst. « partisan du traditionalisme » (Littré); 1902 (Léautaud, Journal littér., 1, p. 46). Dér. sav. de traditionnel*; suff. -iste*. Fréq. abs. littér.: 37. Bbg. Roche (A.V.). Cf. bbg. traditionalisme. |