| TRACE, subst. fém. I. A. − Suite d'empreintes, de marques laissées par le passage de quelqu'un, d'un animal, d'un véhicule; chacune de ces empreintes ou de ces marques. 1. [Gén. au sol, p. réf. à la notion de pieds, de pas, de pattes, de sabots, de roues,...] S'attacher à la trace de; flairer la trace de (qqn, d'un animal); cacher sa trace, marquer la trace de ses pas; traces de pas, de bêtes, de pneus, de roues sur le sol, dans la neige; suivre la trace d'un traîneau. [Le faisan] laisse là, avec ses plumes et avec ses pattes, des traces tangibles, qui renseignent sur sa proximité immédiate (Vidron, Chasse, 1945, p. 33).L'enquête s'efforce d'établir si les vandales qui semblent avoir été deux − on a relevé leurs empreintes et les traces de leurs semelles de crêpe − n'ont pas emporté divers objets (Le Figaro, 19-20 janv. 1952, p. 2, col. 5). − VÉN. Marque laissée par le passage de toute bête; en partic, empreinte du pied du sanglier; p. méton., pied du sanglier. Synon. abattures, foulée, piste, voie.Alexandre de Vitry s'empara d'une de ses traces [du sanglier mort] pour le tirer sur le rivage (La Hêtraie, Chasse, vén., fauconn., 1945, p. 183). ♦ Lever la trace. ,,Couper le pied droit du sanglier, pour en faire les honneurs à la curée`` (Lar. encyclop.). 2. [P. réf. à la notion de doigts, de mains, et aux empreintes qui en résultent] Il palpait le cou: « Étranglée avec les mains sans laisser d'ailleurs aucune trace particulière, ni marque d'ongle ni empreinte de doigt. (...) » (Maupass., Contes et nouv., t. 2, Pte Roque, 1885, p. 1024). − Trace de + subst. désignant le geste, l'action manuelle à l'origine de la trace.Trace de strangulation. Nulle trace d'effraction, pas d'empreintes de souliers dans la terre humide (A. France, Putois, 1904, p. 70).La clôture portait trace d'une attaque de nuit (Hamp, Champagne, 1909, p. 167). − En partic. [Notamment dans les affaires criminelles] Preuve matérielle. Traces insignifiantes; laisser de nombreuses traces de son passage; faire disparaître les moindres traces; une mort sans traces. Songez que tous les jours meurent des femmes qui ont été aimées, que tous les jours les traces, les preuves de leur faute tombent entre les mains du mari (Maupass., Contes et nouv., t. 1, Nos lettres, 1888, p. 1107). 3. [P. réf. à l'eau] Sillage. La mer immobile (...) s'étalait sous un ciel infini. Les roues battaient l'eau et troublaient son calme sommeil. Et, derrière nous, une longue trace écumeuse, une grande traînée pâle où l'onde remuée moussait comme du champagne, allongeait jusqu'à perte de vue le sillage tout droit du bâtiment (Maupass., Contes et nouv., Voy. noce, 1882, p. 646). 4. ALPIN., SKI., gén. au plur. Marque(s) creusée(s) dans la neige par les pas, les skis. Tout évoquait les sports d'hiver (...) grandes photographies de téléphériques, de champs de neige éblouissants rayés de traces (Butor, Modif., 1957, p. 53). ♦ Faire la trace. Marcher le premier dans la neige, sur la glace. Faire la trace à tour de rôle. Estienne a quelque mal pour faire la trace (J. Coste, Quatre premières années, 1927ds Petiot 1982).Faire la trace. Passer le premier dans une neige profonde de manière à imprimer les deux traces des skis. Faire la trace est une opération fatigante (surtout à la montée) (Gautrat1970). 5. P. anal. Ce qui subsiste. a) Dans le domaine mus., des bruits, des sons.La voix qui redescend de sa montée meurtrie rentre dans les traces de l' Arietta (Rolland, Beethoven, t. 2, 1937, p. 490).La porte qui filtrait les sons devient sèche; à peine une buée de bruits de pas; la trace d'un rire (Butor, Passage Milan, 1954, p. 124). b) Dans le domaine olfactif (la trace provenant d'un parfum, d'une odeur).Jeannot allait au bain, et laissait derrière lui en secouant les lianes de jasmin une trace plus parfumée que celle de la première de chez Guerlain (Giraudoux, Suzanne, 1921, p. 207). 6. Loc. verb. a) Suivre qqn à la trace. Suivre quelqu'un en se guidant sur ce qu'il a laissé derrière lui (empreinte, odeur). Suivre un malfaiteur, le gibier à la trace. Il en est [des malades] qui suivent les personnes à la trace comme un chien, et reconnaissent à l'odorat, les objets dont ces personnes se sont servies (Cabanis, Rapp. phys. et mor., t. 1, 1808, p. 458). − P. métaph. ou au fig. Ce qui nous intéresse, ce n'est pas de savoir dans quelle mesure exacte Robespierre ou Marat demeurèrent ou non « bourgeois », mais de suivre à la trace le courant de démocratie que nous étudions, divergent de la démocratie classique (Vedel, Dr. constit., 1949, p. 195). b) Aller, courir sur les traces de qqn. Suivre quelqu'un, courir après lui. Je demande l'addition, je cours sur ses traces et j'arrive... trop tard! Il venait de tout raconter à ma femme! (Labiche, J'invite le colonel, 1860, 3, p. 337). c) Être, mettre sur la/les trace(s) de. Être sur la piste de, mettre sur la voie menant à. La justice est sur la trace des coupables, grâce à deux pièces de conviction (Labiche, Affaire rue Lourcine, 1879, 7, p. 452).Ne méprisons donc pas les petits signes: ils peuvent nous mettre sur la trace de choses plus importantes (Freud, Introd. psychanal., trad. par S. Jankélévitch, 1959 [1922], p. 37).Mettre sur une trace. Mettre sur une piste. Il suffit quelquefois d'un rien, d'un mot, d'un simple indice, d'une ligne d'écriture, pour mettre sur une trace cherchée en vain jusque-là (Ponson du Terr., Rocambole, t. 2, 1859, p. 232). d) Perdre la trace de qqn. Ne pas savoir où il est, le perdre de vue. Dès 1876 (...) on perd un peu sa trace (Verlaine,
Œuvres compl., t. 5, Hommes d'auj. (Rimbaud), 1885-93, p. 365).Faire perdre la trace (à qqn). Égarer (quelqu'un), le dérouter. C'est tout à fait le ton de Molière [dans Macette de Régnier] (...) sans rien de ces étrangetés qui nous déroutent ailleurs chez Régnier et nous font perdre la trace (Sainte-Beuve, Prem. lundis, t. 3, 1864, p. 177).Goupil (...) espérait bien, à la faveur des ronces et des clématites, faire perdre sa trace au limier farouche qui lui donnait la chasse (Pergaud, De Goupil, 1910, p. 39). e) Marcher sur, suivre les traces de qqn (au fig.). Imiter, suivre l'exemple de quelqu'un. Marcher sur les traces de son père, de ses aïeux. Piedigriggio a deux fils, qui, marchant noblement sur ses traces, ont joué de l'escopette et tiennent le maquis à leur tour (A. Daudet, Nabab, 1877, p. 232).Celui-ci suivra les traces d'Ingres, celui-là de Delacroix, cet autre de Daumier (Faure, Hist. art, 1921, p. 201). B. − 1. Marque physique, matérielle laissée par quelqu'un ou quelque chose sur, en quelqu'un ou quelque chose. a) [L'agent désigne notamment]
α) [un coup, une brûlure, griffure ou morsure, des tortures, une plaie, les séquelles du vieillissement ou de la maladie, la manifestation d'un chagrin...] Porter la trace de coups; (cacher, réparer) les premières traces des années; traces de larmes; ne porter aucune trace de violence; traces de varicelle, de petite vérole. La manche de sa blouse dissimulait (...) un hideux moignon, qui du reste ne portait aucune trace de couture ou de cicatrice (...) cet enfant était « né comme ça » (Gide, Journal, 1915, p. 525).Cette hémarthrose peut disparaître sans laisser de trace ou récidiver et aboutir à l'arthrite (Ravault-Vignon, Rhumatol., 1956, p. 564).
β) [une impression au niveau de l'esprit, du psychisme] Impression. Garder des traces de l'influence de qqn (maîtres, parents); laisser des traces ineffaçables dans le cœur, dans l'esprit, la mémoire (de qqn); le souvenir garde des traces de certains événements. C'était une personne distinguée (...) elle laissa chez ma sœur une trace profonde (Renan, Ma sœur, 1862, p. 11).Les traces affectives laissées par des incidents psychiques deviennent inconscientes par refoulement (Ricœur, Philos. volonté, 1949, p. 360). − PSYCHANAL., PSYCHOL. Trace mnémonique, mnésique. Empreinte laissée dans le cerveau par une information. H. Piéron, à propos d'expériences sur des (...) petits mollusques gastéropodes, parla d'apprentissage et de traces mnémoniques (1910), ce qui interdit le simple recours aux tropismes de Loeb (Hist. sc., 1957, p. 1682).[Chez Freud] Mode d'inscription des images perceptives dans le psychisme. La notion de trace mnésique apparaît comme inséparable de toute conception sous-jacente de la mémoire chez Freud (Thinès-Lemp.1975). b) [L'agent désigne notamment]
α) [un phénomène (ouragan, séisme, éruption volcanique, le feu, la pluie, un outil, une arme à feu; l'usure, la guerre...)] Trace d'une balle, d'un projectile; traces d'un sinistre. Les constructions (...) portaient de nombreuses traces des combats de 14 (Romains, Hommes bonne vol., 1938, p. 91).Il lui manquera toujours [à la photographie] l'accent incisif, la touche manuelle, la trace vivante d'un outil (Prinet, Phot., 1945, p. 121). − PHYS. Trace d'ionisation. ,,Manifestation visible de la trajectoire d'une particule ionisante dans une chambre à nuage, une chambre à bulles ou une émulsion nucléaire`` (Nucl. 1975). − [Dans un cont. métaph.] Le soleil déjà haut rayonnait dans un ciel tout bleu qui gardait vers l'horizon une teinte un peu rosée, comme une trace affaiblie de l'aurore (Maupass., Contes et nouv., t. 1, Mais. Tellier, 1881, p. 1192).Cachées dans l'herbe, d'autres fleurs bleuissaient doucement; on aurait dit des traces de lune qu'avait oubliées la nuit et qui veillaient en clignotant, presqu'éteintes dans la gloire du jour (Genevoix, Marcheloup, 1934, p. 56).
β) [une matière organique susceptible de tacher, une réaction chimique sur un matériau...] La réaction s'opère sur le cuir et laisse des traces allant de la couleur terre de Sienne naturelle (...) jusqu'à la terre de Sienne brûlée (Closset, Trav. artist. cuir, 1930, p. 44).C'était une grosse brune dont le bras nu laissa sur le veston noir du docteur une trace de crème grasse autour du col (Aragon, Beaux quart., 1936, p. 225). − En partic. Trace de + subst. désignant un objet fixé quelque part puis une fois enlevé qui laisse la marque de son emplacement.Aux murs, la trace demeurait encore des portraits anciens (Mauriac, Th. Desqueyroux, 1927, p. 260).Le parquet gardait trace d'un ancien linoléum (Malègue, Augustin, t. 2, 1933, p. 441). c) Mention, témoignage dans un document écrit. J'ai été à la mairie, mais on n'a pas retrouvé trace du décès d'un nommé Mouilleminche (Queneau, Pierrot, 1942, p. 206).Demeura-t-il à l'hospice des catéchumènes après son baptême? (...) Pas de trace de sa sortie sur le registre (Guéhenno, Jean-Jacques, 1948, p. 47). − LING. [P. réf. à la disparition d'une cons. intervocalique du lat. en fr. dans un mot donné] Les consonnes placées en position intervocalique tendent à s'affaiblir, et peuvent même disparaître complètement: le mot français vie n'a plus trace du t intervocalique de la forme latine vita (Perrot, Ling., 1953, p. 129). 2. Indice, marque qui témoigne a) de l'existence de quelque chose. Les arbres se font rares; nulle part ne se montrent de traces d'une végétation silvestre, comme celle dont la Brie offre partout des lambeaux (Vidal de La Bl., Tabl. géogr. Fr., 1908, p. 144): 1. Qui remplace une mère? Mon Dieu! une trique remplacerait assez bien la mienne! (...) Toutes les traces de sa tutelle, de sa sollicitude, se lisent en raies blanches, en petites places bleues (...) il me sera donné d'être encore aimé, battu, fouetté...
Vallès, J. Vingtras, Enf., 1879, p. 116. − En partic. Trace de + subst.Semblant de. Un étrange bonhomme s'est précipité à mon cou, au coin d'une trace de rue et d'un fantôme de placette (Arnoux, Juif Errant, 1931, p. 206).Les hommes échangeaient parfois, entre voisins, une trace de sourire (Romains, Hommes bonne vol., 1938, p. 93). b) de l'existence passée de quelque chose, d'une action antérieure. Synon. débris, restes, souvenir, vestiges.Retrouver des traces d'une civilisation ancienne, des grandes glaciations. Le Colisée est la trace gigantesque d'un peuple surhumain, qui élevait, pour son orgueil et ses plaisirs féroces, des monuments capables de contenir toute une nation (Lamart., Confid., Graziella, 1849, p. 145).Partout (...) on relève les indices des rudes épreuves subies par l'ennemi, les traces et les vestiges d'une retraite précipitée (Foch, Mém., t. 1, 1929, p. 132). 3. BIOL., CHIM., PHYS., SC. DE LA TERRE. Très faible taux d'une substance que l'on découvre, à l'analyse, dans une autre substance; quantité à peine décelable de quelque chose. (Tel corps) se trouve en traces dans telle région; telle substance renferme, contient, montre des traces d'une autre substance; persister sous forme de traces; traces infinitésimales, insignifiantes (d'or, de radium); traces de gaz imprégnant le sol; dosage des traces (d'éléments); traces mises en évidence par l'analyse microchimique (des sols); ne contenir aucune trace (d'alcool). L'acide sulfhydrique se reconnaît aisément à l'odeur même à l'état de traces (Boullanger, Malt., brass., 1934, p. 592).Le plasma ou le sérum sanguin (...) contiennent des traces des diverses hormones (J. Verne, Vie cellul., 1937, p. 12). − P. métaph. Le soir tombait. La tiédeur, le doré du jour, la paix, tout ce qui en avait sa gloire subsistaient en traces légères malgré les ombres (Giono, Hussard, 1951, p. 332). − Au fig. Marque, preuve. Il avait proposé le médecin sans presque y croire. Qu'elle-même en parlât, l'invitât à l'aller chercher, il ne savait s'il devait voir là une marque de prudence ou la trace d'une inquiétude (Daniel-Rops, Mort, 1934, p. 529). ♦ [Notamment dans des tournures restr. ou nég.] Quand l'artiste affronte le public, il doit distribuer ses gestes avec aisance (...) sans accuser la moindre trace de fatigue (Bourgat, Techn. danse, 1959, p. 22). II. A. − 1. Chemin à travers une forêt vierge. C'est une route à élire dans un pays de toutes parts inconnu, où chacun fait sa découverte et (...) ne la fait que pour soi; de sorte que la plus incertaine trace dans la plus ignorée Afrique est moins douteuse encore (Gide, Nourr. terr., 1897, p. 155). 2. En partic. a) Ligne sinueuse représentant le parcours suivi par un cours d'eau, une route, sur un plan, une carte. Synon. tracé: 2. Au plein des midis, les aigles de la montagne descendent sans un geste jusqu'au-dessus de la grande trace blanche [la route] et y restent suspendus, la suivant lentement tout de son long, comme emportés par une sorte de magnétisme.
Giono, Eau vive, 1943, p. 148. b) ,,Ligne sinueuse d'amplitude variable constituant l'enregistrement graphique d'un ébranlement sismique`` (Pétrol. 1964). c) SKI. Être en trace directe. [En parlant d'un skieur] Avoir une position telle que la direction du mouvement est celle de l'axe des skis, ces derniers étant parallèles (d'apr. Gautrat Ski 1969). Trace serrée. La trace est serrée lorsque les skis sont peu écartés (Petiot1982). B. − Spécialement 1. ARTS. Tracé grandeur d'exécution sur la toile d'après les maquettes. Commencer la trace d'une toile de fond (Adeline, Lex. termes art, 1884). 2. BOTANIQUE a) Synon. de coulant, stolon. (Ds Lar. Lang. fr.). b) Trace d'une feuille, trace foliaire. Ensemble du système vasculaire qui raverse la tige pour se rendre dans une feuille (d'apr. Gatin 1924). 3. ÉLECTRO-ACOUST. Trace acoustique. ,,Empreinte photographique produite sur une piste d'enregistrement par l'enregistrement d'un signal acoustique`` (Lar. encyclop.). 4. MINES. Intersection d'une surface ou d'un volume avec un autre plan. Trace d'une faille, d'une couche, sur un parement de galerie ou sur un front d'avancement (Lar. Lang. fr.). 5. MATHÉMATIQUES a) ALG. Trace d'une matrice carrée. Somme des éléments de la diagonale principale (d'apr. Bouvier-George Math. 1979). b) GÉOM. DESCRIPTIVE. Trace d'une droite sur un plan. Point d'intersection de la droite et du plan (d'apr. Bouvier-George Math. 1979). 6. TECHNOL. ,,Pioche à deux tranchants pointus, en usage dans certains pays pour l'exploitation des carrières de pierre et de marbre`` (Jossier 1881). Abatage à la trace. ,,Mode d'exploitation des carrières, qui consiste à tracer préalablement chaque bloc au moyen d'entailles latérales, avant de l'arracher de son lit à l'aide de coins ou de quelque autre procédé`` (Jossier 1881). 7. TÉLÉDÉTECTION. ,,Suite d'empreintes laissées par le passage d'un objet`` (franterm Néol. 1984). 8. TRAV. D'AIGUILLE. ,,Premiers points ou traits pour marquer les contours d'un ouvrage à l'aiguille`` (Peyroux Techn. Métiers 1985). Prononc. et Orth.: [tʀas]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. 1. a) 1remoit. xiies. « vestige que quelqu'un laisse à un endroit où il est passé » (Psautier d'Oxford, 79, 19 ds T.-L.); d'où
α) 1580 suivre à la trace (Montaigne, Essais, II, 12, éd. P. Villey et V.-L. Saulnier, p. 463); 1887 alpin. faire la trace (Annuaire du Club alpin fr. Année 1886, p. 100 ds Quem. DDL t. 27);
β) 1843 être sur la trace de « être en voie de découvrir » (Balzac, Illus. perdues, p. 599); b) fig. 1174-76 « manière de se conduire » ensivre les mors et la trace d'aucun (Guernes de Pont-Ste-Maxence, St Thomas, éd. E. Walberg, 3545); 1601 suivre les traces de qqn « imiter » (P. Charron, De la sagesse, Trois Livres, p. 252); 2. a) 1erquart xiiies. « ce qui reste d'une action passée » (Reclus de Molliens, Charité, 190, 3 ds T.-L.); b) 1675 « impression qui demeure dans l'esprit » (P. Nicole, Essais de Morale, t. 3, p. 105); 3. mil. xiiies. « marque laissée par ce qui agit sur quelque chose » (Robert de Blois, Floris et Liriope, éd. Von Zingerle, 762); 4. a) 1377 « quantité très faible d'une substance qui demeure » (Lanfranc, Chirurgie, fo42 vods Littré); spéc. 1846 « particule d'une substance que l'on découvre à l'analyse d'une autre substance » (Dumas père, Monte-Cristo, t. 1, p. 613); b) 1623 fig. (Coeffeteau, Histoire romaine, p. 256). B. 1. a) 1269-78 « chemin » (Jean de Meun, Roman de la Rose, éd. F. Lecoy, 20232); b) 1933 « chemin qu'on se fraye dans la forêt vierge » (Lar. 20e); 2. 1694 « lignes qui marquent le dessein d'un ouvrage de tapisserie, de broderie » (Ac.); spéc. 1872 terme de point d'Alençon (Littré); 3. 1799-1800 math. « intersection d'une droite avec un plan » (G. Monge, Géométrie descriptive, p. 21 ds Quem. DDL t. 1); 4. 1872 mines trace d'un filon (Littré); 5. 1876 bot. « coulon » (Lar. 19e). C. 1876 « pioche à deux tranchants pointus » (ibid.). Déverbal de tracer*. Fréq. abs. littér.: 4 259. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 7 584, b) 5 620; xxes.: a) 4 855, b) 5 705. Bbg. Quem. DDL t. 27, 36. |