| TRAC1, subst. masc. A. − Vieux 1. Allure d'une bête de somme. Le trac des chevaux (Ac. 1798). 2. Trace, piste des animaux sauvages. (Dict. xixeet xxes.). Suivre une bête au trac (Ac. 1798). B. − Loc. adv. Tout à trac 1. [Déterm. d'un verbe de parole] Spontanément, franchement, sans détour. Avouer, crier, jeter tout à trac. Je le dis tout à trac, je considère comme Une calamité Que l'on soit à ce point rebelle à ce qu'on nomme La ponctualité (Ponchon, Muse cabaret, 1920, p. 127).Elle lui assénait tout à trac des nouvelles qui le décourageaient (Genevoix, Raboliot, 1925, p. 213). 2. [Déterm. d'un autre verbe] Rare. Sans réfléchir. Au lieu de lui donner ton argent tout à trac dans une grande bourse comme à un séraskier, on s'arrange (A. Daudet, Nabab, 1877, p. 11). Prononc. et Orth.: [tʀak]. Homon. et homogr. trac2, traque, formes de traquer. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. 1. 1441 « bagages qui suivent une armée » (Lettre de Remission ds Du Cange t. 8, p. 141b: faire guet sur le trac ou trayn, de ladite compaignie); 1534 trac de bataille (Rabelais, Gargantua, éd. R. Calder, p. 263); 2. ca 1470 « trace, piste d'un animal » (G. Chastellain, Chron., II, 347, Kerv. ds Gdf.); 3. 1534 « bruit que font les gens en marchant » (Rabelais, op. cit., p. 246: j'entends le trac de noz ennemys, et jà en aperçoy aulcuns d'iceulx qui viennent contre nous à la foulle); 4. 1694 « allure du cheval, du mulet » (Ac.). B. Loc. adv. 1483 tout d'un trac « sans s'arrêter » (Martial de Paris, Vigiles de Charles VII, sign. Mi vo, éd. 1493 ds Gdf.); 1549 tout a trac (Est.). Mot onomat. issu du rad. expr. trak- qui dépeint le bruit de la marche. L'orig. néerl. proposée par Diez, à partir du mot trec « trait, ligne » est peu prob. en raison de l'aire géogr. et de la chronol. des premières attest. (FEW t. 13, 2, pp. 193-194; Bl.-W.5). |