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TOXINE, subst. fém.
A. − MÉD., BIOL.
1. Substance toxique et antigénique élaborée par certaines bactéries. Toxine botulinique, érythrogène; toxine bactérienne; toxine tétanique. Levaditi et Muttermilch ont constaté que le cœur de poussins ayant reçu par voie intramusculaire de la toxine diphtérique peut être cultivé facilement en présence de doses de toxines mortelles pour des cultures témoins (J. Verne, Vie cellul., 1937, p. 169).La scarlatine, le rhumatisme articulaire aigu, sont maintenant assimilés à des phénomènes particuliers d'allergie à la toxine microbienne du streptocoque hémolytique (Bariéty, Coury, Hist. méd., 1963, p. 732).
♦ Toxine extracellulaire. Synon. de exotoxine (Méd. Biol. t. 3 1972).Toxine intracellulaire. Synon. de endotoxine (Méd. Biol. t. 3 1972).
2. Poison d'origine biologique élaboré par un organe, un animal, une plante. Toxines de serpents venimeux. [Le ténia] détermine ainsi, par d'innombrables et successives saignées, et peut-être aussi par une toxine hémolysante, une anémie progressive, assez grave parfois pour réaliser une forme d'anémie pernicieuse (Macaigne, Précis hyg., 1911, p. 323).Parmi les substances chimiques susceptibles d'agir sur la levure, il faut citer (...) les toxines de certaines céréales (Boullanger, Malt., brass., 1934, p. 398).
− En partic. Toxine de fatigue. Substance toxique qui est produite par les muscles après un effort excessif. La myocardite reconnaît donc comme cause principale l'action des toxines quelles qu'elles soient: toxine de fatigue, toxines microbiennes ou auto-toxines de maladies (Garcin, Guide vétér., 1944, p. 189).
B. − Dans le lang. cour., au plur. Substances nocives accumulées dans l'organisme humain par l'alimentation et la pollution. Il fait tout par principe, avec principe: pendant six mois il fut végétarien parce que la viande contient des toxines, les six mois qui suivirent, il se gava de viandes parce que les citoyens des nations fortes, comme l'Angleterre, sont de gros mangeurs de viande (Vailland, Drôle de jeu, 1945, p. 103).
− Expr. Brûler, éliminer les/ses toxines. Se débarrasser des produits nocifs qui empoisonnent l'organisme. [Les chasseurs] songent déjà aux alcools qu'ils tiendront tout à l'heure au creux de leur main (...) car à la chasse tout est permis, le grand air brûle les toxines (Vialar, Fusil, 1960, p. 98).
− P. métaph. Nous avons vécu dans une extraordinaire illusion par rapport à l'Europe, abreuvés comme nous l'étions de mensonges, alcoolisés à haute dose par une radio frelatée et une presse chargée de toxines (L'Œuvre, 24 déc. 1941).
Prononc. et Orth.: [tɔksin]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1889 (Lettre de Wysokowicz à Duclaux in Ann. de l'Institut Pasteur, t. 3, p. 330). Dér. de toxique*; suff. -ine*. Nom d'abord donné par Brieger en 1887 à des ptomaïnes toxiques, la tétanotoxine et la thyphotoxine. Toxin est att. en angl. en 1886 (NED). Fréq. abs. littér.: 16.