| TOURBE1, subst. fém. Péj., vx ou littér. A. − Ensemble de personnes de basse extraction, jugées méprisables. Synon. populace.Pour avoir de l'influence, il faut arborer un drapeau et être dogmatique. Allons, tant mieux pour ceux qui en ont le cœur. Moi, j'aime mieux caresser ma petite pensée et ne pas mentir. Que si, par un retour qui n'est pas sans exemple, une telle manière devient influente, c'est bon; on viendra à moi, mais je ne me mêlerai pas à ces tourbes (Renan, Souv. enf., 1883, p. 409).V. floueur B ex. de Faral. B. − Grand nombre de personnes jugées sans intérêt. Il est insipide de se réveiller chaque matin en butte aux petites attaques d'une tourbe d'ennemis (Hugo, Lettres fiancée, 1821, p. 76).Je ne crains pas de m'avancer en déclarant que, parmi l'immense tourbe des exposants de notre époque, M. Raffaëlli est un des rares qui restera (Huysmans, Art mod., 1883, p. 270). Prononc. et Orth.: [tuʀb]. Homon. et homogr. tourbe2. Att. ds Ac. dep. 1694. (1718, 1740: tourbes, subst. fém. plur. « Enquête par tourbes »). Étymol. et Hist. 1. Ca 1050 « foule » (Alexis, éd. Chr. Storey, 513: Par mi les rues an venent si granz turbes); 2. 1580 « ramassis de gens méprisables, vils » (Montaigne, Essais, I, 42, éd. P. Villey et V.-L. Saulnier, p. 260). Du lat. turba « trouble d'une foule en désordre, mêlée; foule en désordre, multitude ». Bbg. Gohin 1903, p. 319. − Gougenheim (G.). Qq. faits d'étymol. seconde. B. jeunes Rom. 1961, no4, pp. 4-5. |