| TOTO1, subst. masc. A. − Région. (Suisse romande), péj. Allemand, Suisse allemand. Le commissaire avait provisoirement renoncé en la présence de son gendre [un Suisse allemand] à toute plaisanterie sur les (...) Totos, têtes carrées, bouffeurs de choucroute (B. Vallotton, Potteratds Pierreh.1926). B. − Vieilli. [P. réf. à Toto, symb. de l'enfant et de l'élève un peu naïf mais astucieux] Il y en a plus qu'on ne croit, de collectionneurs et puis aussi pour donner un côté dolce vita, de cocos, de totos, de biquets, de minets (Arts loisirs, 12 avr. 1967, p. 58, col. 1). − Fam. [N. fictif empl. comme appellatif] Eh, Toto! Eh bien mon gros!... ben mon toto!... Faut oublier quand même tout ça! (Céline, Mort à crédit, 1936, p. 690). ♦ Pop. Vas-y Toto! [Cri des forains entendu naguère à certains stands de fêtes foraines; plus gén., encouragement à l'effort] P. anal. Aussi [vu l'affluence des permissionnaires] le train [pour Paris] était-il pris d'assaut [à Fontainebleau] dans un grand chambard. « Vas-y Toto! » (Fombeure, Soldat, 1935, p. 78). Prononc. et Orth.: [tɔto], [to-]. Homon. toto2et plur. de total (totaux). Plur. des totos. Étymol. et Hist. A. 1. 1837 appellatif fam. (Antier et Sandrin, A quoi ça tient!, 16 ds Quem. DDL t. 38: Pourquoi, ça, toto ?); 2. 1875 symbole de l'enfant ou de l'élève type (Le Journal amusant, 14 août, p. 2a ds Quem. DDL t. 17: les Totos d'aujourd'hui). B. Déb. xxes. « Allemand, Suisse allemand » (B. Valloton, loc. cit.). A prob. de Totor, formé par redoublement de la 2esyll. du prénom Victor; ou bien de toto, toutou, répandu dans qq. dial. (notamment du Centre et du domaine fr.-prov.) aux sens de « niais, sot, nigaud, lourdaud », mot d'orig. onomat. (FEW t. 13, 2, p. 1, s.v. to-). B sans doute de A, avec infl. probable de teuton*. |