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TOTALITÉ, subst. fém.
A. − Réunion de toutes les parties, de tous les éléments constitutifs d'une chose, d'un ensemble. Synon. ensemble2, total.La totalité des citoyens, du monde, de l'univers, du réel; totalité de sa fortune. La vie de Paris et les convenances de leur position avaient obligé M. et Mmede Marville à dépenser la presque totalité de leurs revenus (Balzac, Cous. Pons, 1847, p. 27).J'aboutirais fatalement à préférer à ma classe la société prise dans sa totalité (Beauvoir, Mém. j. fille, 1958, p. 190).
− Loc. En totalité. Sans rien excepter, complètement. Synon. totalement, au complet.Si nous nous sauvons jamais ensemble, la moitié de mon trésor est à vous; si je meurs ici et que vous vous sauviez seul, il vous appartient en totalité (Dumas père, Monte-Cristo, t. 1, 1846, p. 232).À votre place, j'irais le trouver et je négocierais (...). Quitte à récupérer les cinq millions, en totalité ou en partie, sur la commission que vous avez promise à Vincent (Abellio, Pacifiques, 1946, p. 242).
B. − PHILOS. [Dans la philos. de Kant] Catégorie de l'entendement assurant la synthèse de l'unité et de la pluralité. On connaît la formule que Kant a donnée du nombre, ou plutôt (...) de la catégorie dont le nombre est le schème: unité, pluralité, totalité (Hamelin, Élém. princ. représ., 1907, p. 42).
− [Dans les théories de la forme] Totalité (organique). Ensemble structuré ayant des propriétés spécifiques qui ne correspondent pas à l'ensemble des propriétés de ses éléments constitutifs. Les cent mille mots alignés dans un livre peuvent être lus un à un sans que le sens de l'œuvre en jaillisse; le sens n'est pas la somme des mots, il en est la totalité organique (Sartre, Sit. II, 1948, p. 94).
Prononc. et Orth.: [tɔtalite]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Subst. 1495 « réunion de toutes les parties, de tous les éléments constitutifs d'un ensemble » (Raoul de Presle, Cité de Dieu ds Delb. Notes mss); 1947 psychol. loi de totalité (Lal.); 2. loc. adv. 1578 en toutallité (Partage, Hospice de Gien, Fonds des Ursulines, série III B, cote III B 3 ds Gdf. Compl.); 1796 en totalité (Dupuis, Orig. cultes, p. 106). Dér. sav. de total*; suff. -(i)té*; le mot, chez Raoul de Presle est empr. au lat. médiév. totalitas, dér. du lat. médiév. totalis, v. total (Thom. Aqu., Summ., I, 57, 1c ds Blaise Lat. Med. Aev.). Fréq. abs. littér.: 971. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 1 151, b) 246; xxes.: a) 643, b) 2 629. Bbg. Gohin 1903, p. 322.