| TORTILLON1, subst. masc. Fragment d'un matériau quelconque enroulé sur lui-même; chose tortillée. Tortillon de ficelle, de tissu. Ce résidu placé dans un creuset taré de quartz ou de platine, muni d'une mèche (tortillon de papier-filtre sans cendres) est enflammé (Chartrou, Pétroles natur. et artif., 1931, p. 112).C'est l'imprimeur qui préparera ensuite à l'avance une « palette » comprenant tous les tons à reproduire (...) et encrera chaque partie de la planche avec le ton correspondant, au moyen de petits tortillons de chiffon (Arts et litt., 1935, p. 28-16).♦ Loc. En tortillon(s). Enroulé à la manière d'un tortillon. On remarquait çà et là quelques habits fripés, quelques cravates blanches en tortillons et quelques gilets du siècle de Périclès (About, Grèce, 1854, p. 428).Un des petits gars, son sarreau en tortillon entre les dents, mélopa quelques mots (Châteaubriant, Lourdines, 1911, p. 254). − En partic., vieilli ♦ Bourrelet de linge tortillé que l'on pose sur la tête afin de supporter une charge. (Dict. xixeet xxes.). ♦ Ancienne coiffure des femmes du peuple consistant à enrouler des mèches de cheveux en macaron au-dessus de l'oreille (Dict. xixeet xxes.). P. méton. Servante; jeune fille du peuple. On lui donnait vingt minutes pour aller de la rue de la Goutte-d'Or à la rue du Caire, ce qui était suffisant, car ces tortillons de filles ont des jambes de cerf (Zola, Assommoir, 1877, p. 714). − Spécialement ♦ BEAUX-ARTS. Estompe en papier roulé, utilisée pour ombrer les dessins au fusain ou les pastels. Dans l'exécution du pastel (...) tantôt l'on prend de la poudre à l'aide du tortillon (Moreau-Vauthier, Peint., 1913, p. 107). ♦ MAROQ., BOURRELLERIE, SELLERIE. ,,Accessoire métallique utilisé pour opérer des jonctions entre des pièces de largeur inégale (lanières, courroies, sangles, etc.)`` (GDEL). − Rare, littér. Contour, ligne sinueuse. Au retour de l'émigration, il n'y avait si pauvre banni qui ne dessinât les tortillons d'un jardin anglais dans les dix pieds de terre ou de cour qu'il avait retrouvés (Chateaubr., Mém., t. 2, 1848, p. 56). Prononc. et Orth.: [tɔ
ʀtijɔ
̃]. Homon. et homogr. tortillon2, homon. de forme conjuguée (nous tortillons). Att. ds Ac. 1694, 1718 et dep. 1762. Étymol. et Hist. 1. 1402 « chose tortillée » (Compt. de Nevers, CC 11, fo18 vo, A. Nevers ds Gdf. Compl.); 2. a) 1581 « sorte de coiffure de paysanne » (Cl. Guichard, Des Funérailles, 52 ds Delb. Notes mss); b) 1680 « bourrelet disposé sur la tête pour porter un fardeau » (Rich.); 3. 1848 « tours et détours d'un jardin anglais » (Chateaubr., loc. cit.); 4. 1877 « petit rouleau de papier servant à l'estompe » (Arth. Baignères, Journ. offic., 28 avril, p. 3117, 3ecol. ds Littré Suppl.). Dér. de tortiller*; suff. -on1*. Fréq. abs. littér.: 15. |