| TORGNOLE, subst. fém. Pop. fam. Gifle, coup violent appliqué avec la main, en général sur la figure. Synon. pop. emplâtre, mornifle.Donner, envoyer, recevoir une/des torgnole(s). Les deux sœurs (...) avaient échangé des torgnoles, au sujet de Gervaise (...); et là-dessus toutes deux, après s'être giflées, avaient juré de ne plus se revoir (Zola, Assommoir, 1877, p. 524).Il tendit le béret en prenant maintes précautions pour ne pas recevoir une torgnole (Duhamel, Notaire Havre, 1933, p. 72).− P. ext. Volée de coups. Synon. correction, dégelée (fam.), dérouillée (pop.), raclée (fam.).Flanquer, foutre une torgnole à qqn. Quel a été le résultat de leur éducation [des Jésuites]? (...) de fades jeunes gens qui se cachent plus que les autres pour courir la gueuse, mais qui seraient incapables de risquer une torgnole pour protéger leurs maîtres ou défendre l'Église (Huysmans, Oblat, t. 2, 1903, p. 202). REM. Torgnoler, verbe trans.,pop. Donner une/des torgnole(s) à quelqu'un. Synon. gifler.Il la torgnole à nouveau (San-Antonio, N'en jetez plus!1971, pp. 186-187 ds Cellard-Rey 1980).Empl. pronom. réciproque. Les parents se torgnolaient le dimanche matin rapport aux punaises (Cendrars, Trop c'est trop, 1957, p. 25, ds Rob. 1985). Prononc. et Orth.: [tɔ
ʀ
ɳ
ɔl]. Martinet-Walter 1973 [-ɳ
ɔl], [-njɔl]. Littré a une var. torgniole. Cette forme est ds Martin du G., Vieille Fr., 1933, p. 1058 et ds Céline, Mort à crédit, 1936, p. 14, 82. Étymol. et Hist. 1. 1761 torgnole « gifle, coup » (Le Déjeuner des Halles, 6 ds Quem. DDL t. 40); 1842 torgniole « id. » (Ac. Compl.); 2. 1812 tourniole « panaris » (Mozin-Biber); 1872 torgniole, torgnole « id. » (Littré). Altér. de tourniole, torniole « mouvement circulaire, détour » (ca 1225, Durmart le Gallois, 11095 ds T.-L.), dér. de l'a. et m. fr. tornoiier/torniier (tournoyer*) parce que le panaris fait le tour du doigt et qu'une forte gifle fait tourner sur place. Fréq. abs. littér.: 20. |