| TORE, subst. masc. A. − ARCHIT. Moulure saillante demi-cylindrique qui entoure la base d'une colonne, d'un pilier. Synon. boudin.Cette base [de la colonne attique] se compose de deux moulures saillantes et rondes, appelées tores (Ch. Blanc, Gramm. arts dessin, 1876, p. 142).On nomme: Tore supérieur le tore qui, comme dans la base antique ou corinthienne, est le plus mince et placé le plus haut; tore inférieur, celui qui, placé le plus bas, est aussi le plus épais. On nomme tore corrompu un tore dont le profil ressemble à celui d'un demi-cœur (Chabatt. 21876). B. − GÉOM. Surface de révolution engendrée par une circonférence tournant autour d'un axe situé dans son plan et ne passant pas par son centre. [Perseus formait les lignes spiriques] en coupant, par un plan, la surface annulaire, ou tore, que produit la révolution d'un cercle autour d'un axe fixe, mené dans son plan (Chasles, Aperçu hist. orig. et développ. méth. géom., 1837, p. 8).Une ligne fermée, un cercle, par exemple, enveloppant dans un plan méridien la circonférence méridienne, ne peut être réduite à un point sans rencontrer le tore (Painlevé, Résist. fluides non visqueux, 1930, p. 74). C. − BOT. ,,Réceptacle cylindrique de certains fruits`` (Forest. 1946). D. − ÉLECTRON. Petit anneau de ferrite utilisé pour ses propriétés magnétiques dans la fabrication de mémoires à court temps d'accès, et en particulier de mémoires centrales d'ordinateur. Tore de ferrite; tore magnétique. Quant au tore, c'est un anneau de substance magnétisable; les deux directions de magnétisation sont les deux sens de rotation autour de l'anneau (Jolley, Trait. inform., 1968, p. 204).Lorsque ce tore est soumis au champ magnétique causé par un courant électrique, il se comporte comme un aimant fermé (Ging.-Lauret1973). REM. Toron, subst. masc.,archit. ,,Moulure ayant la forme d'un gros tore`` (Chabat t. 2 1876). Prononc. et Orth.: [tɔ:ʀ]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1. Ca 1530 archit. thorus (D. de Sagredo, Raison d'archit. antique [trad. anonyme de l'esp.], 14 vod'apr. M. Cagnon et M. Smith ds Cah. Lexicol. no18, 1971, p. 106); 1545 thore (Van Aelst, Reigles gén. d'archit. [trad. de l'ouvrage ital. de S. Serlio], 16 vod'apr. Barb. Misc. 1, no14); 1601 tore (B. de Verville, Avantures de Floride, 14a d'apr. H. Vaganay ds Fr. mod. t. 6, p. 176); 2. 1832 bot. (Raymond); 3. 1837 géom. (Chasles, loc. cit.); 4. 1959 électron. (P. Demarne et M. Rouquerol, Les Ordinateurs électron., Paris, P.U.F., p. 6). Empr., d'abord par l'intermédiaire d'un texte esp. ( supra 1530), à l'ital. toro, terme d'archit. empr. au lat. torus « tore » (Vitruve), d'abord « renflement formé par plusieurs cordes tendues ensemble ». Voir FEW t. 13, 2, p. 116b et 117a. DÉR. Torique, adj.a) Archit. [Corresp. à supra A] Qui a la forme d'un tore. Un genre de voûtes (...) a quelque analogie avec les précédentes. Ce sont les voûtes annulaires en élévation toriques ou quasi-toriques (Guadet, Archit., t. 1, 1901-04, p. 597).b) Géom. [Corresp. à supra B] Qui a la forme d'un tore, d'une surface de révolution à gorge. (Dict. xxes.). c) Technol. Fraise torique. ,,Fraise de forme dont les dents sont distribuées sur la surface d'un tore plein ou creux`` (Peyroux Techn. Métiers 1935). Joint torique. ,,Anneau de caoutchouc, naturel ou synthétique, de section circulaire, utilisé comme joint pour les brides à emboîtement, les garnitures mécaniques des pompes`` (Colas-Cab. 1968). d) Phys., opt. Verre torique. Verre de lunetterie dont l'une des surfaces présente une forme de tore permettant de corriger l'astigmatisme de l'œil. Lentille torique. Lentille de contact permettant de corriger l'astigmatisme de l'œil. L'usage de lentilles spéciales, sphéro-cylindriques ou même toriques, se diffusa rapidement (Hist. gén. sc., t. 3, vol. 2, 1964, p. 208).− [tɔ
ʀik]. − 1resattest. a) 1890 « qui a la forme d'un tore » (Lar. 19eSuppl.), b) 1933 ophtalmol. (Lar. 20e); de tore, suff. -ique*. BBG. − Archit. 1972, p. 127. − Born. 1967, p. 45. − Wind 1928, p. 109, 122. |