| TORCHIS, subst. masc. A. − CONSTR. Mortier constitué de terre grasse et argileuse corroyée avec de la paille hachée ou du foin coupé, employé dans la construction d'un mur ou pour le hourdis d'une maison en colombage. Sur les tasseaux, on pose (...) des carreaux de terre cuite ou même de torchis bien battu, si l'on n'a pas d'autres matériaux (Viollet-Le-Duc, Archit., 1872, p. 362).J'obligeai ma mère à mettre bas les maisons de torchis où nos métayers vivaient, mal nourris de cruchade et de pain noir (Mauriac, Nœud vip., 1932, p. 37). B. − Vx. Bouchon de paille servant à nettoyer. J'avais la cuisse entourée d'un torchis de foin (Chateaubr., Mém., t. 1, 1848, p. 426).Justin lui essuyait ses chaussures avec un torchis de paille (Flaub., MmeBovary, t. 1, 1857, p. 117). Prononc. et Orth.: [tɔ
ʀ
ʃi]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1265 torcheïs « mortier composé de terre grasse et de paille coupée » (Rutebeuf, La Voie de paradis, 265 ds
Œuvres, éd. E. Faral et J. Bastin, t. 1, p. 350); déb. du xives. torchis (doc. ds Varin, Arch. législ. de Reims, 2epartie, II, V); 2. 1848 torchis (de foin) « bouchon de foin » (Chateaubr., loc. cit.); 1857 torchis (de paille) « bouchon de paille pour nettoyer » (Flaub., loc. cit.). Dér. de torcher*; suff. -is*. Cf. aussi m. fr. torque subst. fém. « mortier composé de terre grasse et de paille coupée » (1371, Reg. du chap. S.-J. de Jérus., A.N. MM 29, fo82 vods Gdf. Compl.). Fréq. abs. littér.: 47. Bbg. Archit. 1972, p. 44. |