| TOPER, verbe A. − Empl. intrans. 1. Vx. Accepter l'enjeu de l'adversaire, notamment au jeu de dé. J'ai massé vingt pistoles, il n'y a pas voulu toper (Ac.1798-1878).Expr. Tope et dingue. ,,J'accepte et je tiens`` (Ac. 1798-1878). 2. Accepter une proposition ou un marché. Je leur dirais: « Voici un petit bout de concordat en soixante articles, signez-le moi, je vous le payerai dix mille francs par article (...) » Cela dit sans phrase, on toperait en trente-six heures (Stendhal, Corresp., t. 3, 1831, p. 29). 3. Taper (dans la main d'une personne) pour conclure un marché. L'huissier, clignant de l'œil: Marchez donc, eh farceur! Je vous dis que MeBarbemolle est une des lumières du barreau. Lagoupille: Eh bien tope là! Rossard qui s'en dédit! (Courteline, Client sér., 1897, 2, p. 32).Les hommes ont topé sans que la main se dérobe (Arnoux, Zulma, 1960, p. 61).Empl. pronom. réciproque. Dans le pays, tout le monde nous mariait ensemble. Alors, nous n'avions pas dix ans que nous nous sommes topé dans la main... Et ça tient, madame, ça tient (Zola, Page amour, 1878, p. 859). B. − Empl. trans. 1. Empl. trans. indir. Accepter une proposition ou un marché. En ces sortes de marchés, le débat annonce un négociant capable qui défend ses intérêts. Qui tope à tout, disait le vieux Séchard, ne paye rien (Balzac, Illus. perdues, 1837, p. 15). 2. GOLF. Toper la balle. Frapper la balle sur son sommet. MlleTollon s'énerve visiblement, et, à plusieurs reprises, tope la balle (L'Auto, 28 avr. 1934, p. 4 ds Grubb Sports 1937, p. 74). Prononc. et Orth.: [tɔpe], (il) tope [tɔp]. Littré, Rob. ont [to-], comme var. ou comme seule prononc. ,,Il est douteux et plutôt ouvert`` (Mart. Comment prononc. 1913, p. 110). Att. ds Ac. dep. 1694. Ac. 1798, 1835, ainsi que Littré, tô-. Étymol. et Hist. I. 1. 3etiers xives. [ms. agn.] tuper « placer (en jetant) » (Thèbes, éd. L. Constans, 8154, var. S: O vif argent et o estuppe Le fou grezeis desoz lor tupe [aux étançons mis pour soutenir la tour]), ex. isolé dans la lang. littér.; 1382 a. champ. toper « appliquer » (Arch. Aube G 1382 ds Gdf.), relevé dans les dial. de l'Ouest, la Bourgogne, la Suisse romande, FEW t. 13, 2, p. 37 b; 2. 1934 terme de golf toper la balle (L'Auto, loc. cit.). II. A. 1. 1645 terme du jeu de dés « tenir l'enjeu proposé » (C. Oudin, Tesoro de las dos lenguas fr. y esp., Paris, A. Sommaville, s.v. topar: rencontrer, heurter [...], toper au jeu de dez, tenir le coup); 1690 (Fur.: quelque gros jeu qu'on joüe, il tope toûjours); 2. 1713 (Hamilton, Gram., XI ds Littré: Il tôpait partout). B. 1. Av. 1679 « donner son assentiment » tôper à (Retz, Mém., II, éd. A. Feillet, t. 2, p. 315: M. [...], qui ne cherchait que de l'argent comptant tôpoit [ms. taupoit] à tout ce qui lui en montroit); 1808 (Hautel: L'affaire est conclue, tôpez là); 1771 (Trév., s.v. tauper: au reste il faut écrire toper); 2. 1690 (Fur.: je n'eusse jamais creu qu'il deust toper à cette proposition); av. 1839 tope là (compagnonnage d'ouvriers d'apr. Esn.). C. 1680 tôper, tauper « accepter un défi à boire » (Rich.). I dér. du rad. onomat. topp- rendant le bruit de deux objets qui se heurtent; dés. -er. II v. tope. Fréq. abs. littér.: 47. Bbg. Wartburg (W. von). Word 1954, no10, pp. 301-303. |