| TONNAGE, subst. masc. A. − 1. MARINE a)
α) Capacité de transport d'un navire de commerce, évaluée par son volume intérieur exprimé en tonneaux de jauge. Synon. jauge.Navire de gros, de petit tonnage. Un port comme Rouen où n'accèdent que des navires de moyen tonnage (M. Benoist, Pettier, Transp. mar., 1961, p. 210).La caraque était (...) plus apte (...) à affronter la mer, avec ses vents contraires et ses grains. Son tonnage lui permettait d'emporter une quantité importante de ravitaillement, donc d'emmener un équipage nombreux, et la désignait également pour le trafic commercial et pour la guerre (P. Rousseau, Hist. transp., 1961, p. 126). ♦ Tonnage brut. Capacité intérieure totale d'un navire. Synon. jauge* brute.Tonnage net. Capacité intérieure d'un navire utilisable commercialement. Synon. jauge* nette.On distingue le tonnage brut du tonnage net. Le tonnage brut s'applique à la capacité totale du navire. Mais, dans cette capacité, certains emplacements sont occupés par les machines ou les appartements des passagers. Il n'en reste qu'une partie pour les marchandises: c'est elle qui constitue le tonnage net (Albitreccia, Gds moyens transp., 1931, p. 95).Tonnage de port en lourd. ,,Nombre de tonnes qu'un navire peut porter sans s'immerger en eau salée au delà de son tirant d'eau maximal`` (Moureau SÍ
1980). ♦ Droit de tonnage. Droit payé par un navire en fonction de sa capacité. (Dict. xixeet xxes.).
β) Capacité totale de tous les navires de commerce entrant ou sortant d'un port, passant par un canal; capacité totale de toute la flotte de commerce d'un pays ou de la partie considérée d'une flotte. Le tonnage du port de Marseille. Que, dix ans après sa naissance, ou plutôt après son ouverture, le canal de Panama ait servi de route à un tonnage annuel supérieur à celui de Suez − lequel a été lui-même, en belle croissance − voilà qui manifeste la crue universelle du trafic par mer (Brunhes, Géogr. hum., 1942, p. 107).Pendant tout le XIXesiècle, elle [l'Angleterre] possède plus de la moitié du tonnage mondial (Lesourd, Gérard, Hist. écon., 1968, p. 276). b) [Le plus souvent à propos des navires de guerre] Déplacement, masse du volume d'eau déplacée par un bâtiment, exprimée en tonnes. Le tonnage de ce cuirassé est de 20.000 tonnes (Merrien1958). 2. P. anal. a) AUTOMOB. Capacité de transport d'un véhicule. Très fréquemment (...) on retrouve le même moteur sur les véhicules utilitaires de petit tonnage et sur les voitures de tourisme de puissance équivalente (Tinard, Automob., 1951, p. 372). b) AVIAT. Capacité de transport d'un avion. Les lignes où la longueur d'étape, l'équipement au sol et l'importance du trafic autorisent l'emploi d'avions rapides de gros tonnage naviguant à grande altitude (Rougeron, Aviat., 1951, p. 229).La société Turbomeca. Modeste firme, spécialisée jusqu'en 1948 dans la construction de petites turbines jouant le rôle d'équipements de servitude dans les avions de tonnage important (Industr. aéron. fr., 1962, p. 13). B. − P. ext. Quantité (de marchandises, de matières premières, etc.) exprimée en tonnes. Le midi aquitain produit près de 4 500 tonnes de conserves de petits pois et près de 3 500 tonnes de conserves de haricots verts. Ces tonnages sont incontestablement importants, mais il faut remarquer qu'ils s'appliquent à une région naturelle très étendue (Industr. conserves, 1950, p. 12).Le développement des services de petite vitesse des chemins de fer a été plus rapide que celui de la batellerie; il a eu souvent pour conséquence de freiner l'ascension du tonnage fluvial (Nav. intér. Fr., 1952, p. 21). Prononc. et Orth.: [tɔna:ʒ]. Att. ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist. 1. 1300 terme de féod. « droit payé pour le vin en tonneau » (Revenus du Château de Pierrefonds ds Du Cange, s.v. tunna) − 1477, Ordonnances des Rois de France, t. 18, p. 301, v. aussi Bartzsch, p. 95; 2. a) 1656 droits de Tonnage et Pondage « droits payés par un navire selon sa capacité de transport » (Laurens, Subside accordé au Roy, p. 10 ds Bonn., p. 157); b) 1755 « capacité de transport d'un navire » (Essai sur l'État du Comm. d'Angl., I, 4, ibid.); c) 1849 « évaluation en tonnes d'un commerce » (C. R. Sté des Ing. Civils, p. 240, ibid.). 1 dér. de tonnel, tonneau* à l'aide du suff. -age*; 2 empr. à l'angl. tonnage « capacité de transport d'un navire » (1633 au sens gén., 1718 en l'exprimant en mesure légale angl., v. NED), lui-même empr. à l'a. fr. tonnage sens 1. Fréq. abs. littér.: 56. Bbg. Barb. Loan-words 1921, p. 139. |