| TOME1, subst. masc. A. − 1. Division d'un ouvrage, prévue par l'auteur ou l'éditeur, qui peut correspondre ou non à un volume. Ouvrage en trois tomes; livre divisé en quatre tomes et publié en deux volumes; le tome II est en trois volumes; tome I, II ou tome premier, second d'un dictionnaire. Le titre et la couverture sont très bien (...). Mettre, comme vous l'indiquez, tome I − tome II − et non Ieret IIe. Dans la couverture refaite, mettre Victor Hugo dans les grandes augustales [augustines] que voici et laisser Les Contemplations comme elles sont (Hugo, Corresp., 1856, p. 236).Voilà longtemps que j'ai oublié l'auteur d'une Encyclopédie habillée de rouge, mais les références alphabétiques indiquées sur chaque tome composent indélébilement un mot magique: Aphbicécladiggalhymaroidphorebstevanzy (Colette, Mais. Cl., 1922, p. 58). 2. Synon. de volume.Tome broché, cartonné; tomes innombrables d'une bibliothèque. Les œuvres de saint Bernard (...) se composent d'immaniables in-folios et les réductions et les extraits que l'on inséra dans des tomes de format commode sont si mal choisis, que jamais je n'eus le courage de les acquérir (Huysmans, En route, t. 1, 1895, p. 273).Et qu'y a-t-il aussi de plus pénible à considérer que ces bancs de volumes, ces parapets d'ouvrages de l'esprit qui se forment sur les quais de la rivière, ces millions de tomes, de brochures échoués sur les bords de la Seine (Valéry, Variété IV, 1938, p. 31). B. − Au fig. 1. Partie, élément. Croyait-elle qu'on peut toujours ignorer le premier tome de sa vie? (Boillot, Métaph., s.d.). 2. Loc., vieilli. [À propos d'une pers. ou d'une chose] Être, faire le second tome de qqn/de qqc. Lui ressembler comme un double. Avec des façons un peu plus nobles, avec les propos convenus d'une autre position dans la vie, ce sera le second tome de Mademoiselle Sylviane Berchu (Stendhal, L. Leuwen, t. 1, 1835, p. 265). Prononc. et Orth.: [to:m], [tɔm]. Notent [o]: Fér. Crit. t. 3 1788, Lar. Lang. fr., et aussi Grammont Prononc. 1938, p. 19, Nyrop Phonét. 1951, p. 171. Notent [ɔ]: Littré, Warn. 1968, Rob. 1985. Hésitent: Passy 1914, Martinet-Walter 1973, et aussi Rouss.-Lacl. 1927, p. 127. « [Tome] n'avait aucune raison de fermer son o. [Il] le ferma pourtant, sans doute en qualité de mot savant » (Mart. Comment prononce 1913, p. 105). Att. ds Ac. dep. 1694. Ac. 1740 et Fér. Crit. t. 3 1788: tôme. Homon. pour [tɔm], tomme. Étymol. et Hist. 1. a) Av. sept. 1544 « volume, livre relié » (Cl. Marot, Épigrammes, éd. C. A. Mayer, CLXXXI, 5, A Estienne Dolet); b) 1549 « l'un des volumes d'un ouvrage qui en comporte plusieurs » (Est.); cf. 1580 Tome signifie section de livre (La Porte, Épith., 403 rods Hug.); 2. a) 1675 fam. « partie » (Sévigné, Corresp., éd. R. Duchêne, t. 2, p. 115: Voilà le premier tome. Je vous en manderai la suite...); ,,vx`` ds Lar. Lang. fr.; b)1788 faire le second tôme de qqn (Fér. Crit. t. 3). Empr. au b. lat.tomus « rouleau de papyrus; livre consistant en papyrus, opuscule, livre » (Blaise Lat. chrét.), déjà en lat. d'époque impériale « morceau, pièce », du gr. τ
ο
́
μ
ο
ς « morceau coupé, partie, part » de τ
ε
́
μ
ν
ω « couper ». Fréq. abs. littér.: 614. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 1 086, b) 1 389; xxes.: a) 650, b) 548. DÉR. Tomer, verbe trans.a) Diviser en tomes. Tomer une édition d'un roman-fleuve. (Dict. xixeet xxes.). b)
α) Marquer de l'indication du tome. Tomer les dos des reliures d'un dictionnaire. (Dict. xxes.).
β) Tomer les feuilles. Marquer sur chaque feuille imprimée le numéro du tome auquel elle appartient. (Dict. xixeet xxes.). − [tɔme], (il) tome [tɔm]. Martinet-Walter 1973 [tome, tɔ-] (5, 12). Att. ds Ac. dep. 1835. − 1resattest. 1801 « diviser un ouvrage par tomes » (Mercier Néol. t. 2, p. 288): Tomez ou ne tomez pas, cela est indifférent au lecteur: le tout est de lui faire lire nos tomes, 1836 « marquer de l'indication du tome » (Ac. Suppl.); de tome, dés. -er. BBG. − Grafström (Å). Rem. sur qq. textes de Vadé. Mél. Baldinger (K.). Tübingen, 1979, t. 2, p. 623. |