| TOLET, subst. masc. MAR. Tige de bois ou de fer enfoncée à mi-hauteur dans le plat-bord d'une embarcation par le renfort appelé toletière et qui sert à appuyer l'aviron pendant la nage. Placer les avirons dans les tolets. Les avirons carrés sonnaient entre les tolets de fer; et cela marquait dans le silence comme un battement de métronome (Flaub., MmeBovary, t. 2, 1857, p. 104).Les cris devinrent plus perçants lorsque l'embarcation dans la nuit plongea vers l'eau. Alors, ils disparurent; il y eut le grincement de dix avirons sur les tolets, le floc des pales dans l'eau, puis, ce fut le silence (Peisson, Parti Liverpool, 1932, p. 228).V. estrope ex. de La Varende.♦ Tolet à fourche. Les tolets (...) sont remplacés à bord des embarcations soignées par les dames de nage ou tolets à fourche, ou tolets à système (Merrien1958). Prononc. et Orth.: [tɔlε]. Att. ds Ac. 1935. Var. tollet (Voy. La Pérouse, t. 3, 1797, p. 199), toulet (Gattel 1841). Étymol. et Hist. 1385 toliz (ap. A. Merlin-Chazelas, Doc. relatifs au clos des galées de Rouen, t. 1, p. 291, no1294); 1611 tollet (Cotgr.). Empr. à l'a. nord.
þollr « arbre; poutre » (De Vries Anord.), cf. le dan. et le norv. toll, le suéd. tull « tolet » (ibid.). Fréq. abs. littér.: 12. DÉR. Toletière, subst. fém.Renfort cloué sur le plat-bord d'une embarcation, percé d'un trou pour recevoir un tolet ou de deux mortaises pour recevoir deux dames de nage. Sur le plat-bord [de la chaloupe] sont cloués des porte-tolets ou toletières, destinés à éviter l'usure du plat-bord par l'usage de l'aviron (J. Boudriot, Le Vaisseau de 74 canons, t. 2, Constr. du vaisseau, 1977 [1974], p. 187).− [tɔltjε:ʀ]. Var. tolletière, toltière (Gattel 1841). − 1resattest. 1679 touletière (Fournier, Hydrographie d'apr. FEW t. 17, p. 395a), 1773 toltière (Bourdé de Villehuet, Manuel des marins, ibid.), 1831 toletière (Will.); de tolet, suff. -ière (-ier*). |