| TOISON, subst. fém. A. − 1. Pelage frisé et laineux des ovidés; ensemble des poils (laine et jarre) mêlés de suint qui couvrent le corps de ces animaux. Toison des moutons; toison épaisse, dense, tassée. Le vent des montagnes, qui fait frissonner là-bas les longues toisons des brebis (Flaub., Tentation, 1849, p. 380).Une toison est dite « fermée » lorsqu'elle est constituée de mèches d'égale longueur, à peu près cylindriques; elle est dite « ouverte » quand les mèches sont inégales, coniques et effilées (Lar. agric.1981). − P. méton. Pelage enlevé par la tonte du mouton et qui donnera la laine; peau de mouton préparée avec ses poils. Il importe, pour la vente, d'assortir dans un même lot les toisons de même qualité. Il ne faut jamais mêler les unes avec les autres celles des agneaux, (...) des moutons et des brebis qui ont porté et nourri (Privat-Foc.1870). 2. P. anal. Pelage épais qui couvre le corps d'un animal. Toison de chèvre. Elle est à demi allongée sur un canapé de crin noir et sa main plonge dans la toison blanche de son caniche (Green, Journal, 1932, p. 84). B. − (Ordre de) la Toison (d'or). [P. réf. au mythe de la toison du bélier de la légende, trésor fabuleux à la conquête duquel s'attachèrent Jason et les Argonautes] Ordre de chevalerie fondé à Bruges en 1429 par Philippe le Bon. Chevalier de l'ordre de la toison d'or (Ac.). V. or1A 1 ex. de Dupuis. − P. méton. Décoration figurant un bélier d'or suspendu à une chaîne et que portent les membres de l'Ordre. Il a la plume blanche au chapeau et la toison d'or au cou (Hugo, Ruy Blas, 1838, III, 1, p. 394). C. − 1. Chevelure épaisse et laineuse. Synon. péj. tignasse.Toison blonde, fauve, hérissée. Delphine, sa rivale, en ses longs cheveux d'or Triomphe, poëtesse à la toison vermeille (Banville, Cariat., 1842, p. 42).C'était M. Bricart, figure bien réjouie, teinte au vin rouge sous une toison brune et crépue qui dessinait sur le front un fer de lance (Châteaubriant, Lourdines, 1911, p. 83). 2. Poils abondants sur le torse de l'homme. Sa chemise ouverte laissait voir sa poitrine velue d'une toison grise (Maupass., Contes et nouv., t. 2, Âne, 1883, p. 374). 3. Toison (pubienne). Poils du pubis (surtout à propos d'une femme). (Dict. xixeet xxes.). Prononc. et Orth.: [twazɔ
̃]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Déb. xiies. tuison « pelage laineux du mouton » (Benoît, St Brendan, 388 ds T.-L.); 2. spéc. a) ca 1140 myth. (Geffrei Gaimar, Histoire des Anglais, éd. A. Bell, 6524); ca 1265 la toison d'or (Brunet Latin, Trésor, 32, éd. F. J. Carmody, p. 41); b) ca 1450 la Toison d'or « ordre de chevalerie » (Monstrelet, Chron., éd. L. Douët d'Arcq, t. V, 1, p. 81); 3. 1271-78 « couche de poils qui revêt le corps d'un animal » toison a chien (Rutebeuf, Les Plaies du monde, 87, éd. E. Faral et J. Bastin, t. 1, p. 380); 4. 1erquart xves. « poils pubiens » (Eustache Deschamps, Balade, éd. De Queux de Saint Hilaire, t. 8, p. 140); 5. id. taison « chevelure » (Id., ibid., t. 4, p. 288). Du lat. tardif to(n)sionem, acc. de to(n)sio « action de tondre; tonte », dér. de tondere « tondre, raser ». Fréq. abs. littér.: 375. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 667, b) 516; xxes.: a) 678, b) 340. DÉR. Toisonner, verbe trans.,rare. Couvrir comme d'une toison. Part. passé adj. Un torse nu, bossué de muscles, toisonné de poils, sali de charbon (Mille, Barnavaux, 1908, p. 70).− [twazɔne], (il) toisonne [-zɔn]. − 1resattest. 1584 belier toisonné (Du Bartas, 2esem., Magnificence, p. 373 ds Hug.), 1915, 18 nov. (Apollinaire, Chevaux de Frise, éd. La Pléiade, p. 302: La neige met de pâles fleurs sur les arbres Et toisonne d'hermine les chevaux de frise); de toison, dés. -er. |