| TOGE, subst. fém. A. − ANTIQ. ROMAINE. Vêtement de dessus des citoyens romains, ample et long, fait d'une grande pièce d'étoffe en segment de cercle qui se drapait sur le corps ou la tunique. Toge blanche, bordée de pourpre; toge de laine, de lin; revêtir la toge; se couvrir la tête de sa toge; se draper dans sa toge. Des dessins de la Rome antique, des dessins de la Roma togata, où tous ces vieux Romains sont si bien saisis dans les plis de la tombée de la toge (Goncourt, Journal, 1889, p. 1058).Au début de la République, vers 500 av. J.-C., il [le romain] porte la toge directement par dessus [le subligaculum ou pagne], mais, très vite, il glissera une tunique entre les deux vêtements et, sous l'Empire, portera deux tuniques superposées (M. Beaulieu, Le Costume antique et médiév., 1961, p. 56).V. chlamyde ex. 2. ♦ Toge prétexte. V. prétexte2. ♦ Toge virile. Toge que les jeunes romains revêtaient à l'âge d'homme en quittant la toge prétexte. Synon. robe* virile.Prendre la toge virile. Les tribuns ne pouvaient revêtir que la toge blanche appelée toge pure ou virile parce que les simples citoyens n'étaient autorisés à la porter qu'à l'âge de leur majorité politique (Fr. Boucher, Hist. du cost. en Occident de l'Antiquité à nos jours, 1969 [1965], p. 120). − P. anal. (de forme). Il a (...) une toge jaune comme les moines bouddhistes accrochée à l'épaule avec une grande agrafe de cuivre (Claudel, Soulier, 1929, 4ejournée, 6, p. 887). B. − 1. Vêtement ample des magistrats, de certaines professions du droit, dans l'exercice de leurs fonctions. Synon. robe.Après cinquante-trois ans d'une carrière hors série, le doyen de l'ordre des avocats de la cour d'appel vient de raccrocher sa toge, son hermine et son rabat, pour prendre une retraite plus que largement méritée (L'Est Républicain, 15 janv. 1988, p. 604, col. 4-5).Le pire , c'est Dréard, l'avocat de la partie civile. Ce gros, en toge noire, qui gesticule en causant avec deux de ses confrères, à droite (Bourget, Actes suivent, 1926, p. 91). − P. méton. Les gens de justice. L'événement de 1918 bouleversait toutes les habitudes des avocats du droit: c'est le droit violenté qui devenait le plus fort, c'est la toge assaillie qui avait raison de l'épée (Benda, Trahis. clercs, 1927, p. 229). 2. Costume de cérémonie des recteurs et des professeurs d'université. Synon. robe.La toge et l'épitoge. La palme d'or brodée sur la toge du professeur (Coppée, Idylle pendant siège, 1874, p. 7).Je suppose qu'(...) il relira une dernière fois son discours (...) et ne résistera pas (...) à la curiosité de la cérémonie, à l'amusement de s'affubler d'une toge et d'un bonnet carré (Martin du G., Notes Gide, 1951, p. 1420). Prononc. et Orth.: [tɔ:ʒ]. Att. ds Ac. dep. 1798. Étymol. et Hist. 1213 antiq. rom. togue (Li Fet des Romains, éd. L.-F. Flutre et K. Sneyders de Vogel, 353, 18) − 1660 (Oudin Fr.-Esp.); 1546 toge (Rabelais, Tiers Livre, éd. M. A. Screech, p. 67); p. ext. 1802 (Arrêté du 23 déc. d'apr. Brunot t. 9, p. 1047). Empr. au lat.toga « couverture », spécialisé dans le sens de « toge » vêtement du citoyen romain, dér. de tegere « couvrir, recouvrir ». Fréq. abs. littér.: 105. |