| TIRE-BOUCHON, TIREBOUCHON, subst. masc. A. − 1. Tige à extrémité hélicoïdale, ou spirale métallique ouverte, terminée par un anneau ou un manche, que l'on introduit en tournant dans le bouchon d'une bouteille afin de l'en retirer aisément. Je cassai le bouchon au ras du verre (...). Je pris un tire-bouchon que je vissai dans la partie restée au fond du goulot. Il me fut impossible ensuite de l'arracher! (Maupass., Contes et nouv., t. 1, Moy. Roger, 1885, p. 996). − P. métaph. Une toile absolument enfantine (...) une petite maison au bord d'un petit chemin, avec un petit arbre à côté, le tout de travers, cerné de traits noirs, sans oublier le tire-bouchon de fumée qui sortait du toit (Zola, L'Œuvre, 1886, p. 132). 2. ÉLECTR. Règle du tirebouchon. Synon. de règle* de Maxwell.Un courant électrique parcourant une spire dans le sens où l'on fait tourner un tirebouchon, produit un champ magnétique dirigé suivant l'axe de la spire dans le sens où avance ce tirebouchon (Électron.1963-64). B. − P. anal. (de forme) 1. a) Mèche de cheveux fine, frisée très finement et proche du visage. Des teints blancs et roses de cire malsaine, et, sur toutes les oreilles, des tire-bouchons de cheveux, qui pendent comme les « anglaises » de 1830 (Loti, Jérusalem, 1895, p. 125). b) Loc. verb. Faire le tire-bouchon. Tire-bouchonner. Son pantalon est si long qu'il fait le tire-bouchon vers les souliers (Jacob, Cornet dés, 1923, p. 190). 2. En tire-bouchon. En forme de tire-bouchon, d'hélice, de spirale. Long de corps, court de pattes, l'encolure et les épaules épaisses, la poitrine profonde, avec son petit œil vif et sa queue en tire-bouchon qu'il détendait perpétuellement, il [un cochon] avait mine engageante (Pesquidoux, Chez nous, 1921, p. 74).Il y a une terrasse d'où je vois le clocher de l'église dite de Notre-Sauveur (...). Un escalier en tire-bouchon s'enroule autour de la pointe de pierre (Green, Journal, 1949, p. 283). ♦ Domaine vestimentaire.Pantalon en tire-bouchon. Ses yeux encore pleins de sommeil, ses souliers en savate, ses bas en tire-bouchon, Criquette s'arrêtait (Halévy, Criquette, 1883, p. 55).Je m'aperçus alors que j'étais mal vêtu, maculé de boue, avec une chemise sans col (...) des molletières en tire-bouchon et une barbe d'éteule (Arnoux, Écoute, 1928, p. 146). ♦ Domaine de la coiff.Ses cheveux noirs, frisés en tire-bouchons, lui cachaient le front et descendaient le long des joues (Balzac, Tén. affaire, 1841, p. 44).De longues papillotes tombaient en tire-bouchons sur leurs joues [des Juifs], tantôt en mèches défaites, tantôt en boucles soignées (Tharaud, Ombre de la Croix, 1917, p. 4). C. − P. anal. Mouvement, torsion dont le tracé évoque la forme de la spirale, de l'hélice. 1. AVIAT. ,,Descente en vrille`` (Petiot 1982). 2. NATATION. ,,Plongeon avant ou arrière, s'accompagnant de la torsion du corps`` (Petiot 1982). Prononc. et Orth.: [tiʀbuʃ
ɔ
̃]. Ac. dep. 1718: tire-bouchon. Plur. des tire-bouchons, tirebouchons. Étymol. et Hist. 1. 1718 « vis employée pour tirer les bouchons des bouteilles » (Ac.); 2. 1784 en tire-bouchon « tordu en forme de spirale, comme la vis d'un tire-bouchon » (Bern. de St-P., Ét. nature, t. 2, p. 388); 3. 1805 coiff. en tirebouchon (Journ. de l'Empire, in Ch. Simond, Paris de 1800 à 1900 ds Quem. DDL t. 20); 1827 tire-bouchons (MmeCelnart, Man. des dames ou L'Art de la toilette, p. 135, ibid. t. 16). Comp. de tire, forme du verbe tirer* (sens A) et de bouchon*. Fréq. abs. littér.: 60. Bbg. Quem. DDL t. 16, 27, 30. |