| TIQUER, verbe A. − Empl. intrans. 1. ART VÉTÉR. [Le suj. désigne un cheval] Avoir le tic. Il y en a un [cheval] qui tique, et qui, toute la nuit fera vibrer la muraille (La Varende, Man' d'Arc, 1939, p. 279).Tiquer au vent. Certains chevaux (...) se contentent de s'encapuchonner complètement et après avoir encensé de la tête, par des mouvements courts et rapides, ils font entendre le bruit caractéristique de déglutition d'air. On dit aussi que le cheval tique au vent (Garcin, Guide vétér., 1944, p. 134). 2. [Le suj. désigne une pers.] Qqn tique.Avoir un tic; être pris d'un mouvement convulsif et incontrôlé. Magnésium. On tique tous. Une photo chacun. On est plus laids qu'avant (Céline, Voyage, 1932, p. 594). B. − 1. Empl. trans. indir. Tiquer sur a) Vieilli. Tiquer sur qqn ou sur qqc.Remarquer ostensiblement quelqu'un, quelque chose, le plus souvent pour son charme, sa beauté ou sa valeur. Regardez le Gros, il a tiqué tout de suite sur ce qu'il y a de mieux... Ils sont signés, ces flambeaux-là (Martin du G., Devenir, 1909, p. 42).Et tiquant sur une grande fille raide et compassée qui était à deux pas de nous, entourée de sa famille, j'achevai très haut: − Y a une élève qui a trouvé que c'était un nom à coucher dehors, alors on l'a changé (Gyp, Souv. pte fille, 1928, p. 140). b) Tiquer sur qqc.Manifester une réaction désapprobatrice à l'égard de quelque chose. Jacques et William tiquent sur ses bottines jaunes (Flers, Caillavet, M. Brotonneau, 1923, I, 9, p. 6).− Parole d'honneur, monsieur le Commandant, dit-elle. Il eut l'air de tiquer sur le titre (...) Il la transperça de deux ou trois coups d'œil assez mauvais et il s'en alla (Giono, Roi sans divertiss., 1947, p. 93). 2. Empl. abs. Qqn tique.Manifester par un signe, une mimique, une réaction souvent désapprobatrice. Ce joli monde cantonnait dans un village de l'arrière et il les soumettait à un entraînement terrible sans que jamais un seul ait tiqué (Vercel, Cap. Conan, 1934, p. 144).Un léger excès d'imparfait du subjonctif une pointe de déclamation sorbonnarde me faisaient cependant tiquer (H. Bazin, Vipère, 1948, p. 111). Prononc. et Orth.: [tike], (il) tique [tik]. Att. ds Ac. dep. 1740. Étymol. et Hist. 1. a) 1664 art vétér. (Solleysel, Parfait mareschal,p. 77 d'apr. DG); b) 1904 « faire de la tête, des yeux, etc., un mouvement involontaire comme si l'on avait un tic » (Nouv. Lar. ill.); 2. a) 1883 « manifester par la physionomie ou par un mouvement involontaire, son mécontentement, sa désapprobation, son dépit » (Larch. Suppl., p. 154 avec citat. d'aut.); b) α) 1909 tiquer sur qqc. (Martin du G., loc. cit.);
β) 1928 tiquer sur qqn (Gyp, loc. cit.). Dér. de tic*; dés. -er. Fréq. abs. littér.: 50. DÉR. Tiqueur, -euse, adj.a) Art vétér. [En parlant d'un cheval] Qui a le tic. Le cheval tiqueur est un aérophage et un animal prédisposé à des coliques qui peuvent être mortelles (Brion, Jurispr. vétér., 1943, p. 255).Empl. subst. masc. Cette fâcheuse habitude finit par user prématurément et de la façon la plus bizarre les incisives du tiqueur, d'où le nom de tic avec usure des dents (Garcin, Guide vétér., 1944, p. 134).b) [En parlant d'une pers.] Pris de tic. Empl. subst. Il avait une profonde horreur des tics et ne se retenait jamais de la manifester, surtout dans les endroits publics, sans pitié pour le tiqueur, et en s'efforçant même de rallier à ses critiques tout le reste de l'assistance (Duhamel, Notaire Havre, 1933, p. 120).− [tikœ:ʀ], fém. [-ø:z]. Att. ds Ac. dep. 1835. − 1resattest. a) art vétér.
α) 1664 adj. (Solleysel, Parfait mareschal, p. 76 d'apr. DG),
β) 1690 subst. (Fur.), b) 1903 subst. psych. (Janet, Obsess. et psychasth., t. 2, p. 242); de tiquer, suff. -eur2*. BBG. − Chautard Vie étrange Argot 1931, p. 671. − Guiraud (P.). Tric, trac, troc, truc, etc... B. Soc. Ling. Paris. 1962, t. 57, p. 109, 115. |