| TINTOUIN, subst. masc. A. − HIST. DE LA MÉD., PATHOL. ANC. Hallucination auditive. Les premiers (...) se plaignant d'éblouissements et de tintouin (Le Gendre dsNouv. Traité Méd.fasc. 71924, p. 308). B. − Familier 1. Vieilli. Bruit fatigant, vacarme. C'est une chose tout à fait ordinaire que d'avoir (...) la mémoire obsédée par une espèce de tintouin, par le refrain d'une chanson vulgaire ou par quelques lambeaux insignifiants d'opéra (Baudel., Nouv. Hist. extr., 1857, p. 33). 2. Tracas, embarras, dérangement. Causer, faire du tintouin. Ah! vous en aurez du tintouin, ma pauvre demoiselle... gémit l'épicière en m'offrant un siège... Ce n'est pas parce que l'on ne me prend plus rien, au château... mais je puis bien dire que c'est une maison infernale... infernale (Mirbeau, Journal femme ch., 1900, p. 64).Elle mentait un peu, prétendant que le turbot sauce mousseline lui avait causé du tintouin, et qu'elle avait bien craint pour la tarte (Aragon, Beaux quart., 1936, p. 410). ♦ Se donner du tintouin. Se donner du mal, de la peine. Non, non, elle n'entendait plus se donner un pareil tintouin (Zola, Assommoir, 1877, p. 696). ♦ Donner (à qqn) du tintouin. Donner du souci, du mal, de la peine (à quelqu'un). Sa vessie aussi lui donnait pas mal de tintouin. Comme Montaigne il souffrait de la pierre (Cendrars, Bourlinguer, 1948, p. 331). − Rare, au plur. Oserai-je vous dire que ces témoignages me consolèrent efficacement de plusieurs tintouins et développèrent en moi le sens esthétique? (Bloy, Journal, 1893, p. 98).Il regrettait cette gêne d'être chez les autres, cette délivrance d'heures tracées, sans amusements inopinés, sans tintouins prévus (Huysmans, Oblat, t. 1, 1903, p. 10). Prononc. et Orth.: [tε
̃twε
̃]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1507 « souci que donne une personne » (Carneau, La Stimminachie ds Gdf. Compl.); 2. 1628 « bourdonnement d'oreilles » (Paré,
Œuvres, l. 20, 2epart., chap. 9, éd. J.-Fr. Malgaigne, t. 3, p. 192); 3. XVIIes. « pensée obsédante comparable au bourdonnement dans les oreilles » (Olivier Basselin, Vaux-de-Vire, XL, éd. P. L. Jacob, p. 72); 4. 1857 « bruit fatigant, vacarme » (Baudel., loc. cit.). Dér. de tinter1* ou altér. expr. de tintin*. Fréq. abs. littér.: 28. Bbg. Lew. 1968, p. 38. |