| TINTEMENT, subst. masc. A. − Son d'une cloche ou d'une clochette qui tinte. Tintement de sonnette. La journée était redevenue belle, doucement rafraîchie, et le tintement des cloches, invitant aux prières des agonisants, nous arrivait de loin par instants avec la brise du soir, dans l'air plus sonore (Sainte-Beuve, Volupté, t. 2, 1834, p. 247).Le tintement du grelot trémula dans le silence nocturne, clair, régulier, couvrant le bruit des pas (Genevoix, Raboliot, 1925, p. 250). − P. méton. Le soleil a le même éclat sur les nues à son couchant. On y jouit du même silence, interrompu seulement de temps en temps par le tintement des angélus dans le clocher, ou par la cadence monotone et assoupissante des fléaux qui battent le blé sur les aires dans les granges (Lamart., Confid., 1849, p. 70).Moi, si peu chanceux jusqu'à présent, j'ai comme une peur de cette chance inouïe dans ma vie; et il me semble entendre vaguement le premier tintement du glas de mes funérailles (Goncourt, Journal, 1875, p. 1082). − P. métaph. V. angélus ex. 5. B. − Son, bruit de tout objet qui, heurté, résonne. Des gouttes brillantes comme le diamant suintent des parois de la voûte, et, tombant par intervalles réguliers dans le bassin, y produisent ce tintement sonore, harmonieux et plaintif, qui, pour les petites sources comme pour les grandes mers, est toujours la voix de l'eau (Lamart., Confid., 1849, p. 60).Il entendait quelques tintements de tasses à café, des éclats de voix particuliers dans le bruit général (Malègue, Augustin, t. 2, 1933, p. 93). C. − PATHOL. Tintement d'oreilles. Bourdonnement analogue à celui d'une cloche qui tinte. Parmi des tintements d'oreilles d'un instant, il lui semblait bruire les grands noms sonores de la famille des Atrides (E. de Goncourt, Faustin, 1882, p. 300).Tintement métallique. Bruit argentin que l'on perçoit à l'auscultation de certaines pneumopathies (d'apr. Nysten Suppl. 1820). Prononc. et Orth.: [tε
̃tmɑ
̃]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1490 « son clair, semblable à celui d'une cloche » (Le Guidon en français, y 7 a ds Rom. Forsch. t. 32, p. 173); 2. ca 1500 méd. « bourdonnement dans l'oreille » (Jardin de santé, I, 3 ds Gdf. Compl.); 1832 tintement métallique (Raymond); 3. 1636 « action de faire tinter une cloche » (Monet); 1718 « prolongement du son d'un objet qui tinte et va en décroissant » (Ac.). Dér. de tinter1*; suff. -ment1*. Fréq. abs. littér.: 238. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 194, b) 388; xxes.: a) 501, b) 336. |