| TIF, TIFFE, subst. masc. Arg., pop., gén. au plur. Cheveu. Quand on reviendra dans deux ans, le temps que les tifs vous repoussent, il ne restera plus rien, plus rien de l'armée, on oubliera tout ce qu'ils nous auront appris (Aragon, Beaux quart., 1936, p. 108).Ma mère raconte pas non plus comment qu'il la trimbalait, Auguste, par les tiffes, à travers l'arrière-boutique (Céline, Mort à crédit, 1936, p. 45).Prononc. et Orth.: [tif]. Plur. des tifs, tiffes. Étymol. et Hist. [1883 tiffe (s. réf. ds Chautard Vie étrange Argot, p. 493)] 1884 tiffe (Villatte, Parisismen, p. 217: tiffes [...] Haare); 1896 tif (Delesalle, Dict. arg.-fr. et fr.-arg., p. 334: cheveux [...] Tiffes, Tifs). Orig. obsc. Peut-être dér. de tifer, en usage dans qq. dial. aux sens de « parer, orner, habiller, arranger », et en partic. en wall. tiffé « coiffer » (1792, Ph. Aubry, Dict. du patois du duché de Bouillon, éd. A. Gazier ds R. Lang. rom. t. 14, p. 180; cf. Sain. Lang. par., p. 302), issu de l'a. fr. tifer « parer, orner » (v. attifer; FEW t. 17, p. 332a, s.v. *tipfôn), d'où est également dér. l'a. fr. tiffeure « parure, coiffure » (av. 1188, Partonopeu de Blois, éd. J. Gildea, append. I, 1186). Selon Esn., tif serait un empr. au dauph. tifo « paille » (cf. Mistral: tifo, estifo [...] fétu, chose de peu de valeur, en Dauphiné; FEW t. 13, 2, p. 456a, s.v. typhe). Esn. mentionne également un dér. tiffots « cheveux » (1879, récit de Doibel, souteneur, rapporté par Macé, Musée crim., 1890, p. 144: sa serait Casse-Bras qui vous rafraîchirais les tiffots [...] le bourreau se chargerait de vous couper les cheveux). Fréq. abs. littér. : 17. Bbg. Dauzat Ling. fr. 1946, p. 291. |