| THÉURGIE, subst. fém. A. − ÉSOTÉRISME. Connaissances et pratiques magiques qui permettent de se mettre en rapport avec les puissances célestes bénéfiques et d'utiliser leurs pouvoirs. Synon. magie* blanche; anton. goétie, magie* noire.Peu auparavant, Antonin le Philosophe y avoit enseigné avec éclat la théurgie et prédit la chute du paganisme (Chateaubr., Ét. ou Disc. hist., t. 2, 1831, p. 210). ♦ ,,Théurgie médicale. Guérison des maladies par la seule intervention divine`` (Méd. Biol. t. 3 1972). B. − PHILOS. [En partic. dans certaines écoles néoplatoniciennes] Ensemble complexe de pratiques rituelles, sorte de magie supérieure qui vise à réaliser l'union mystique avec la divinité (d'apr. Religions 1984). L'état d'âme mystique est essentiellement un état musical de la conscience. Cette idée est extrêmement vieille, puisque, dans toute théurgie, l'excitation nerveuse des instruments et du chant a été utilisée (Mauclair, Relig. mus., 1928, p. 26). Prononc. et Orth.: [teyʀ
ʒi]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1486 [date de l'éd.] « magie faisant appel aux divinités célestes et aux esprits supérieurs » (Raoul de Presles, Cité de Dieu, IX, X ds Gdf. Compl.); 1872 philos. « dans le néoplatonisme, fait de faire agir Dieu en soi » (Littré). Empr. au lat. chrét.theurgia « théurgie, opération magique, évocation des esprits », lui-même empr. par Augustin au gr. θ
ε
ο
υ
ρ
γ
ι
́
α « acte de la puissance divine », « miracle », « théurgie, opération magique ». Fréq. abs. littér.: 10. Bbg. Anderer (E. P.).Theologiesprache in Frankreich... Wien, 1981, t. 2, p. 436. |