| THÉRIAQUE, subst. fém. PHARMACOL. Préparation connue depuis l'Antiquité, contenant plus de cinquante composants appartenant aux trois règnes de la nature (parmi lesquels une dose assez forte d'opium) et ayant des vertus toniques et efficaces contre les venins, les poisons et certaines douleurs. Synon. vx mithridate.Le peuple et les gens de campagne, qui n'ont égard qu'à l'éruption, ont recours aux remèdes échauffans; le vin, la canelle, la thériaque sont les moyens qu'ils mettent en usage (Geoffroy, Méd. prat., 1800, p. 64).Comme l'opium paraissait miraculeux quand l'étrange et infecte thériaque, assaisonnée de crânes de vipères séchés, ou l'orviétan, stupéfiait le Moyen Âge! (R. Schwartz, Nouv. remèdes et mal act., 1965, p. 12).Prononc. et Orth.: [teʀjak]. Ac. 1694, 1718: theriaque, dep. 1740: thé-. Étymol. et Hist. 1176-81 tirïasque « électuaire opiacé qui était employé contre la morsure des serpents » (Chrétien de Troyes, Chevalier Charrette, éd. M. Roques, 1475); ca 1256 triacle (Aldebrandin de Sienne, Régime du corps, éd. L. Landouzy et R. Pépin, p. 153, l. 16); 1460 tiriacle (A. N. JJ 189, pièce 476; Duc., Thiriaca ds Gdf. Compl.); 1553 theriaque (P. Belon, Observations, II, 91 ds R. Philol. fr. t. 43, p. 204). Empr. au lat. méd.theriaca « même sens », gr. θ
η
ρ
ι
α
κ
η
́ fém. subst. de l'adj. θ
η
ρ
ι
α
κ
ο
́
ς « qui concerne les bêtes sauvages, bon contre les morsures des bêtes sauvages », dér. de θ
η
ρ
ι
́
ο
ν « bête féroce ou sauvage ». DÉR. Thériacal, -ale, -aux, adj.,vx., méd., pharmacol. a) Qui contient de la thériaque. Eau thériacale. (Dict. xixeet xxes.). b) Qui a les propriétés de la thériaque (Dict. xixeet xxes.). − [teʀjakal], plur. masc. [-o]. Ac. 1694, 1718: theriacal, dep. 1740: thé-. − 1resattest. a) ca 1426 vertu tiriacale « qui a les propriétés de la thériaque » (Ol. de La Haye, Poeme de la grant peste, 2650 ds Gdf. Compl.), 1559 medecines theriacales (Dioscoride, trad. M. Mathée, 263a ds H. Vaganay ds Rom. Forsch. t. 32, p. 172), b) 1830 « qui contient de la thériaque » (Encyclop. méthod. Méd. t. 13); de thériaque, suff. -al*. BBG. − Gall. 1955, p. 205. |