| THÉORÉTIQUE, adj. et subst. fém. PHILOSOPHIE I. A. − Adj. [Chez Aristote] Qui a pour objet la connaissance, qui vise à la connaissance. Dans la classification aristotélicienne des sciences (...), la mathématique, la physique, la théologie sont des sciences théorétiques par opposition aux sciences poétiques et pratiques (Lal.1968). B. − Qui a pour objet la théorie. [Kant] distingue deux ordres de sciences: les sciences purement empiriques, et les sciences théorétiques qui sont à ses yeux les véritables sciences (Cousin, Hist. philos. mod., t. 1, 1846, p. 276).Chez Svedenborg l'activité théorétique ne s'évanouit pas tout entière devant la perception immédiate. Elle reprend son rôle de construction et de justification (Valéry, Variété V, 1944, p. 271). − Empl. subst. masc. sing. à valeur de neutre. Le théorétique se rapporte à la théorie, le théorique fait partie de la théorie (Goblot1920). II. − Subst. fém. Théorie de la connaissance renonçant aux considérations ontologiques. La théorétique est une étude de la connaissance qui renonce tout à fait à la tâche impossible de la ramener à autre chose qu'elle. Elle n'y voit ni la propriété d'un être naturel, ni la faculté d'une âme transcendante (G. Berger, Recherche sur les conditions de la connaissance, p. 36 ds Foulq.-St-Jean 1962). Prononc.: [teɔ
ʀetik]. Étymol. et Hist. 1721 Médecines ... Théorétiques « nom d'une secte de médecins attachés à la théorie de la médecine » (Trév.); 1. adj. 1769 « qui concerne la théorie; théorique » caractère théorétique du vrai et du faux (Dider., Opin. des anc. philos. (pyrrhonienne philos.) ds Littré); 2. subst. fém. av. 1962 « étude de la connaissance » (G. Berger, loc. cit.). Empr. au b. lat.theoreticus « spéculatif », gr. θ
ε
ω
ρ
η
τ
ι
κ
ο
́
ς « id. » de θ
ε
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ι
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ο
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ς « observer, contempler ». Bbg. Gohin 1903, p. 264. |