| TERTIAIRE, adj. et subst. I. − Adj. et subst. masc., GÉOL., PALÉONT. Époque, ère, période tertiaire ou, absol., le Tertiaire subst. masc. Ère géologique entre le Secondaire et le Quaternaire. Synon. néozoïque (s.v. néo-).À l'ère tertiaire, se place le grand développement des mammifères (J. Déchelette, Manuel archéol. préhist., celt. et gallo-romaine, t. 1, 1908, p. 16).Les Anthropoïdes étaient, à la fin du Tertiaire, beaucoup plus nombreux qu'ils ne restent aujourd'hui (Teilhard de Ch., Phénom. hum., 1955, p. 204).V. néogène ex. de Teilhard de Chardin. − Qui appartient à cette ère géologique. Faune, flore, plissement, relief tertiaire; montagnes, terrains tertiaires. Des coulées de basaltes tertiaires dilapidés croulaient (Malègue, Augustin, t. 2, 1933, p. 246).V. paléocène s.v. paléo- ex. de Lapparent, patagon ex. 2. II. − Adj., MÉD. Qui constitue le troisième stade d'un phénomène évolutif, qui apparaît en troisième lieu. Syphilis tertiaire, accidents tertiaires de la syphilis. Stade tertiaire de la syphilis (Man.-Man.Méd.1977). III. − Subst., RELIG. CATH. Membre d'un tiers ordre. Ma femme vient me consoler, en me parlant de sa très-prochaine profession de tertiaire de saint François (Bloy, Journal, 1893, p. 75).Barthole, le tertiaire, rongé jusqu'aux os par la lèpre, exhalait de naïves émanations (Huysmans, En route, t. 2, 1895, p. 149). IV. − Adj. et subst. masc., ÉCON. POL. (Secteur) tertiaire. Secteur économique regroupant toutes les activités (commerce, transports, banque, etc.) ne relevant ni du secteur primaire, ni du secteur secondaire. Dans le produit réel global, la part relative des « services » s'élève ainsi que celle d'un secteur « tertiaire » caractérisé d'ordinaire sans trop d'exigence intellectuelle (Perroux, Écon. XXes., 1964, p. 443).Le tertiaire (...) est le plus important des trois [secteurs économiques] du point de vue de la population active, en France (Combe1971). − Adj. Qui appartient à ce secteur. Activités, biens, services tertiaires. La propension à l'importation des produits (...) tertiaires (Perroux, Écon. XXes., 1964, p. 79). − Subst. Personne qui travaille dans ce secteur. Généralement citadins, les tertiaires sont des intellectuels, ou pour le moins, des non-manuels (Mathieu1970). Prononc. et Orth.: [tε
ʀsjε:ʀ]. Att. ds Ac. dep. 1878. Étymol. et Hist. I. 1. a) 1779 montagnes tertiaires (H. B. de Saussure, Voy. Alpes, t. 1, 2epart., p. 528); b) 1823 terrains tertiaires (A. de Humboldt, Essai géognostique sur le gisement des roches, p. 290); c) 1845-46 période tertiaire (Besch.); d) 1882 le tertiaire (G. de Mortillet, Le Préhistorique, p. 628); e) 1908 ère tertiaire (J. Déchelette, loc. cit.); 2. 1910 syphilitiques tertiaires « qui sont dans la troisième phase de la syphilis » (Brumpt, Parasitol., p. 3); 3. 1952 écon. biens tertiaires (Fourastié, La Productivité, Paris, P.U.F., p. 34); 1955 secteur tertiaire (Rob.); id. subst. masc. le tertiaire (R. Barre, Écon. pol., Paris, P.U.F., p. 92); 1968 subst. masc. ou fém. « personne qui a une activité dans le tertiaire » (Le Monde, 24 sept. ds Gilb. 1971). II. 1690 tierçaire « membre d'un tiers ordre dans la religion catholique » (Fur.); 1812 tertiaire (Mozin-Biber). I empr. au lat. tertiarius « de la contenance d'un tiers, d'un tiers ». II empr. au lat. ecclés. tertiarius, de tertius (ordo) « troisième (ordre) ». Fréq. abs. littér.: 36. Bbg. Quem. DDL t. 30. |