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TERRIFIER, verbe trans.
A. − Frapper de terreur, d'épouvante, d'une grande crainte. Synon. effrayer, terroriser.
1. [Le suj. désigne une pers.] Elle trouva une autre idée de génie, elle entreprit de convertir Lia à la religion catholique. Cette dernière fut d'abord terrifiée, redoutant qu'on ne la bousculât d'exercices et de pratiques (Zola, Vérité, 1902, p. 98).[Un ami] Raconte une curieuse histoire sur la jeunesse de Lord Halifax que son père terrifiait en se recouvrant d'un drap pour faire le fantôme dans les longs couloirs obscurs du château ancestral. Le frère de Lord H... serait mort jeune à la suite d'un ébranlement nerveux causé par cette fantaisie dont l'objet, paraît-il, était d'aguerrir les deux enfants (Green, Journal, 1943, p. 39).
Empl. pronom. Le diable, c'est qu'à force de se donner des allures féroces, les Tarasconnais finirent par se terrifier les uns les autres, et bientôt personne n'osa plus sortir (A. Daudet, Contes lundi, 1873, p. 77).
2. [Le suj. désigne une chose] Cette cloche hurlante, que les bourgeois ne reconnurent pas, les terrifia plus encore que les détonations des fusils (Zola, Fortune Rougon, 1871, p. 285).Depuis toujours les volcans ont terrifié les hommes (Combaluzier, Introd. géol., 1961, p. 67).
B. − [Sens affaibli] Rendre inquiet, troubler fortement, apeurer. D'Amérique il avait rapporté une sorte d'humour brutal qui terrifiait ces Anglais bons enfants (Maurois, Ariel, 1923, p. 12).En réalité, il était terrifié par cette vieille femme râblée et placide. Le fait est qu'elle ne disposait pas des expressions et des gestes artificiels de la bonne société: elle était d'une simplicité d'œuf (Giono, Angelo, 1958, p. 25).
Prononc. et Orth.: [tε ʀifje], [te-], (il) terrifie [-fi]. Barbeau-Rodhe 1930, Warn. 1968, Pt Rob. aussi [tε rri-] (par gémination expr.). Att. ds Ac. dep. 1878. Étymol. et Hist. 1558 part. prés. adj. (S. Fontaine, Hist. cath., 134a d'apr. H. Vaganay ds Fr. mod. t. 6, 1938, p. 175); 1794, 3 août id. cont. révolutionnaire (Proclamation de Couthon ds F. A. Aulard, Sté des Jacobins, t. 6, 1897, p. 316: la Convention terrifiée par des scélérats); 1795 mode pers.(L. Snet-lage, Nouv. dict. fr., d'apr. D. Behrens ds Z. fr. Spr. Lit. t. 23, 2, p. 44). Empr. au lat.terrificare « effrayer, épouvanter ». Fréq. abs. littér.: 498. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 168, b) 1 007; xxes.: a) 1 229, b) 693. Bbg. Darm. 1877, p. 221. − Geffroy (A.). Terreur et sa fam. morphol. de 1793 à 1796; In: [Mél. Guilbert (L.)]. Paris, 1979, pp. 124-134.