| TENTACULE, subst. masc. ZOOL. Prolongement charnu, mobile mais non articulé, souvent muni de ventouses et servant d'organe tactile, préhensile ou locomoteur à certains animaux comme les Infusoires, les Vers, les Mollusques; bras des Céphalopodes (poulpes, calmars). Cet œil est situé à l'extrémité d'un tube charnu, nommé corne ou tentacule, qui peut rentrer en entier dans la tête, ou qui peut en sortir en se déroulant comme un doigt de gant (Cuvier, Anat. comp., t. 2, 1805, p. 435).Et c'est ainsi qu'il faut interpréter tant de réussites organiques qui s'imposent à l'admiration stupéfaite du biologiste (...) les étamines basculantes des sauges, le tentacule maxillaire du petit papillon qui féconde les yuccas (J. Rostand, La Vie et ses probl., 1939, p. 179).Rem. En dépit de son « e » terminal, tentacule est masc., mais beaucoup d'aut. le considèrent comme fém.: La pieuvre, dont les tentacules gluantes sortent et rentrent alternativement (Lévi-Strauss, Anthropol. struct., 1958, p. 216). − P. anal. Deux grues projetaient leurs tentacules au-dessus de ce matériel, s'en emparaient, le balançaient dans l'air puis, avec un bruit de chaînes, le déposaient à pied d'œuvre (Dabit, Hôtel Nord, 1929, p. 243). − P. métaph. ou au fig. Et nous descendions vers notre chambre, emportant pour le grand voyage du demi-sommeil cette connaissance d'un monde où la pierre mystérieuse coule sans fin parmi les eaux comme dans l'espace ces tentacules de lumière qui plongent mille ans pour nous parvenir (Saint-Exup., Courr. Sud, 1928, p. 62).Du moins apparaîtrait-elle ainsi, cette première vie religieuse, un composé de roses artificielles et de musiques, si elle ne projetait jusqu'au fond de son cœur d'enfant, comme autant de tentacules despotiques et fouillantes, les premières gênes de la vie morale (Malègue, Augustin, t. 1, 1933, p. 15). Prononc. et Orth.: [tɑ
̃takyl]. Att ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist. 1767 (E.-L. Geoffroy, Traité sommaire des coquilles, p. 12). Dér. sav. du lat. tentare (temptare) « toucher, tâter ». Fréq. abs. littér.: 115. Bbg. Dauzat Ling. fr. 1946, p. 42. |