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TENAILLE, subst. fém.
A. − Souvent au plur.
1. Instrument de fer composé de deux pièces attachées l'une à l'autre par un axe, autour duquel elles s'ouvrent et se ferment, deux de leurs extrémités servant de manche que l'on serre, les autres en forme de mâchoire servant à tenir, arracher ou couper quelque chose. Tenaille à chanfrein, à bec; tenailles de chirurgien, de forgeron, de menuisier, de vitrier; tenailles incisives; paire de tenailles; les mors de la tenaille; arracher un clou avec des tenailles; tenaille à rail, à traverse . Puis il s'ajouta les deux mains de fer du forgeron, une tenaille et une pince; la tenaille étreint, la pince manie; l'une agit comme le poignet, l'autre comme le doigt (Hugo, Travaill. mer, 1866, p. 287).Une femme dans l'action de tremper, avec des tenailles, un fer rouge dans un vase plein d'eau (Fulcanelli, Demeures philosophales, t. 2, 1929, p. 206).
Tenailles de maréchal-ferrant. Synon. de tricoises.
HIST. DE LA JUSTICE. Instrument employé pour la torture. Le roi: (...) René, je vous ferai enlever la chair lambeau par lambeau avec une tenaille rougie, si vous ne dites pas à qui appartient ce livre (Dumas père, Reine Margot, 1847, IV, 10etabl., 5, p. 136).On le torture pendant deux heures; quand on lui mordait les chairs avec des tenailles rouges, on ne lui arracha qu'un cri: Père, ayez pitié de moi! (Du Camp, Hollande, 1859, p. 80).
P. métaph. Ce matin, Mauriac prévoit la persécution, les tortures, les tenailles rougies au feu (Green, Journal, 1949, p. 234).
P. anal. (de forme ou d'empl.). Tudieu! quel poignet vous avez, monsieur l'abbé! dit Caderousse, caressant son bras tout meurtri par les tenailles de chair qui l'avaient étreint (Dumas père, Monte-Cristo, t. 2, 1846, p. 351).M. Vernet a d'énormes biceps, roulants et presque grondants (...) Il peut, entre ces tenailles de chair, écraser une noix, faire péter une balle élastique (Renard, Écorn., 1892, p. 26).
En tenaille(s). (Comme) dans une tenaille. Zebdani, le premier gravissant les murailles, Le saisit par le corps de ses bras en tenailles (Lamart., Chute, 1838, p. 906).
ENTOMOL., vieilli. Crochets terminant l'abdomen de certains insectes (libellules, perce-oreilles, etc.) (d'apr. Bouillet 1859). Leur tête devient plus large que le thorax et porte deux grandes tenailles saillantes (E. Perrier, Zool., t. 1, 1893, p. 983).
2. Au fig. Ce qui enserre comme dans un étau, dans une tenaille et risque d'écraser. Oui, plains ces insulteurs acceptant à genoux L'horrible paix qui prend la France en sa tenaille! (Hugo, Année terr., 1872, p. 205).Serré entre cet état et l'Empire germanique, que deviendrait le royaume de France? C'est miracle qu'il n'ait pas été écrasé. La fin du règne de Louis VII se passa à écarter la tenaille et à (...) défendre les provinces du Midi contre l'envahissement anglo-normand (Bainville, Hist. Fr., t. 1, 1924, p. 62).
B. − FORTIF. ,,Ouvrage composé de deux faces qui présentent un angle rentrant vers la campagne, et qui sert à couvrir une courtine`` (Ac. 1835-1935). Tenaille du fossé (Besch. 1845). Lignes à tenailles (Littré).
.Double tenaille. Celle qui possède un angle saillant au milieu, entre deux angles rentrants. (Dict. xixeet xxes.).
REM. 1.
Tenaillé, -ée, adj.,fortif. Tracé tenaillé ou ligne, fortification tenaillée. Système comportant une succession d'angles saillants et rentrants (Dict. xixeet xxes.).
2.
Tenette, subst. fém.[Corresp. à tenir 1reSection I A 1] a) Chir., le plus souvent au plur. Pince utilisée pour l'extraction des calculs de la vessie, des projectiles, des fragments osseux. Les tenettes ordinaires ont le grave inconvénient d'occuper un espace considérable, et de grossir ainsi le volume du corps à extraire (Littré-Robin1855).b) Technol., au plur. Petites tenailles utilisées pour l'étamage (Peyroux Techn. Métiers 1985).
Prononc. et Orth.: [tənɑ:j], [-a-]. Littré, Barbeau-Rodhe 1930, Warn. 1968, Pt Rob., Lar. Lang. fr. [-ɑ-] mais Martinet-Walter 1973: [-a-] 10/17 et Rob. 1985 [-a-]. V. -aille. Att. ds Ac. dep. 1694. (Ac. 1694, vedette au plur.; dep. 1718 vedette au sing. mais: ,,on le dit plus ordinairement au pluriel``). Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1160 « outil de fer composé de deux branches à mors qui s'ouvrent et se resserrent de manière à saisir et à tenir fortement » (Eneas, éd. J.-J. Salverda de Grave, 9557); b) 1660 tenaille à viz « étau à main des serruriers » (Oudin Fr.-Esp.); 1904 tenaille à rails « pince à mors arrondis et à branches horizontales, pour soulever et porter les rails de chemin de fer » (Nouv. Lar. ill.); 2. 1550 « instrument de torture en forme de tenailles » (La Grise, tr. Guevara, II, 32 ds Hug.); 3. 1592 « sorte d'ouvrage de fortification » (Monluc, livre IV (II, 145), ibid.); 1554 fig. « ce qui serre, étreint » (Magny, Gayetez, les Martinales ds Gdf. Compl.: la tenaille de l'ennuy). Issu du lat. pop. tenacula, plur. neutre pris pour un fém. sing. de tenaculum « lien, attache », dér. du lat. class. tenere « tenir* »; le plur. s'explique par le fait que la tenaille se compose de deux parties. Fréq. abs. littér.: 146.
DÉR.
Tenaillon, subst. masc.,fortif. ,,Petite tenaille, ouvrage construit vis-à-vis l'une des faces de la demi-lune`` (Ac.). [tənɑjɔ ̃], [-a-]. Supra prononc. Att. ds Ac. dep. 1762. 1resattest. a) 1567 « pince des scorpions » (J. Grevin, Theriaq. de Nicander, p. 51 ds Gdf. Compl.), b) 1708 fortif. (d'apr. Rich. 1732); dimin. de tenaille, suff. -on*.
BBG. − Archit. 1972, p. 171.