| * Dans l'article "TARTE2,, adj." TARTE2, adj. A. − Pop., fam. Sot, ridicule; laid. Moi aussi j'allais disparaître... J'avais des pressentiments tartes (Céline, Mort à crédit, 1936, p. 247).Un très beau poème de guerre, pas tarte, comme je l'aurais cru, mais d'une belle inspiration moderne (Cendrars, Main coupée, 1946, p. 292).À la forme inv., rare. V. provincial II B 1 ex. de Aragon. − Empl. subst. masc. sing. à valeur de neutre. Le jour suivant, je l'ai vue quand même la collection (...). Jamais j'avais vu si moche et tant d'horreurs à la fois (...). J'allais du tarte à l'atroce (Céline, Mort à crédit, 1936, p. 193). B. − Argot 1. Vieilli. Faux. Mornifle tarte (Vidocq, Voleurs, t. 2, 1836, p. 309). 2. Mauvais. C'qu'il est tarte ce pive! (Lacassagne, Arg. « milieu », 1928, p. 195). REM. Tartouze, tartouse, adj.,arg., pop. Laid, moche. Plutôt tartouze comme piaule!... Un plancher pourri (Le Breton, Razzia, 1954, p. 67).C'est rien tartouse, ton truc! (Rob.1985). Prononc.: [taʀt]. Étymol. et Hist. 1. 1821 « faux » (Ansiaume d'apr. Esn.: Bogue de tartre: « de faux or »); 2. 1836 « mauvaise chose, mauvais » (Vidocq, Voleurs, t. 2, p. 308 et p. 166); 3. 1927 « sot, niais » (Dussort, Preuves exist., dép. par Esnault, 1938, p. 30). Prob. de tarte1*; l'hyp. d'Esnault selon laquelle le mot serait une var. fr. de l'italianisme tarde « mauvais, lourd » (att. en 1899), arg. ital. tardo « lourd » ne semble pas suffisamment étayée. DÉR. Tartignolle, adj.,arg., pop. Laid, minable, ridicule. Depuis quinze ans, dans la Zone, qu'ils me regardent et qu'ils me voient me défendre, les plus résidus tartignolles, ils ont pris toutes les libertés (Céline, Mort à crédit, 1936, p. 18).Tout c'qu'ell' fabrique est tartignolle (Marcus, Quinze fables, 1947, p. 8).− [taʀtiɳ
ɔl]. − 1resattest. 1925 « faux et mauvais » (d'apr. Esn.), 1927 « moche, tarte » (Dussort, op. cit., p. 102); de tarte2à l'aide d'un suff. arg. -(i)gnol(le) (cf. branquignol(le)) qu'on peut rapprocher de gnolle*. |