| TARER, verbe trans. A. − 1. COMM. Peser un emballage, un récipient avant de le remplir, afin de pouvoir connaître le poids net de la marchandise ou du produit. Synon. faire la tare*.Tarer une barrique, un pot (Ac. 1835-1935). Les caisses [d'emballage des feuilles de fer blanc] sont plates; on les tare et on les remplit du nombre de feuilles voulu (Gasnier, Dépôts métall., 1927, p. 83). 2. CHIM., part. passé en empl. adj. ,,Qui a été pesé à l'avance`` (Duval 1959). Creuset, papier filtre taré (Duval 1959). 3. TRANSP. Mesurer le poids à vide d'un véhicule. La voiture 2 litres Grégoire, tarée à 1400 kilos, atteint 140 kilomètres à l'heure avec 60 CV fournis par le moteur (Tinard, Automob., 1951, p. 348). 4. TECHNOL. [Le compl. désigne un élément réglable, ressort, contrepoids, soupape] Fixer, déterminer des conditions normalisées de fonctionnement. Les ressorts tarés assurent aux éléments filtrants un réglage toujours correct (Chapelain, Techn. automob., 1956, p. 166). B. − 1. [Le compl. désigne un matériau, une marchandise; corresp. à tare B 1] Altérer, gâter, avarier. L'humidité a taré ces fruits (Ac.). − Empl. pronom. Cette poire commence à se tarer (Ac.1798-1935).P. métaph. Le temps, qu'il avait si généreusement prodigué à Ripafattra, lui était devenu une marchandise précieuse, prompte à fuir et à se tarer, à l'économie de laquelle il fallait veiller jalousement (Arnoux, Rossignol napol., 1937, p. 187). ♦ [En parlant d'un cheval] Acquérir une défectuosité. Si le jeune cheval ne travaille pas assez, il devient trop gros et en même temps trop bondissant: il se tare sous son propre poids augmenté de celui de l'homme et se gâte la bouche en luttant contre la main qui cherche à le réduire (H. Aublet, L'Équitation, 1974 [1960], p. 98 ds Rob. 1985). 2. Au fig. [Le compl. désigne une pers.; corresp. à tare B 3] Marquer d'une tare morale. Synon. entacher, flétrir, ternir.Tarer la réputation de qqn (Ac.). − Tarer qqn de qqc.Greffé sur leur grand secret, le petit secret parasite tarait Philippe (...) d'une difformité morale (Colette, Blé en herbe, 1923, p. 117).Au part. passé. Taré de.Entaché de. Une sympathie tarée d'indulgence (Martin du G., Thib., Sorell., 1928, p. 1178).Et journalistes, radiophonistes, cinéastes sont eux-mêmes des bourgeois tarés de romantisme (Aymé, Confort, 1949, p. 168). Prononc.: [taʀe], (il) tare [ta:ʀ]. Étymol. et Hist. A. 1. 1623 fig. « flétrir, marquer d'une tare morale » (G. Naudé, Instruction à la France sur la vérité de l'histoire des frères de la Roze-Croix, chap. X,1, p. 107: que la France [...] ne soit point taree); 1798 (Ac.: tarer la réputation de quelqu'un); 2. 1798 « altérer, avarier, gâter » (ibid.: l'humidité a taré ces fruits); 1798 pronom. (ibid.: cette poire commence à se tarer); 1960 pronom. (H. Aublet, L'Équitation, p. 98 ds Rob. Suppl. 1970: [le cheval] se tare). B. [1723 « peser (un emballage, un récipient) » (Savary d'apr. FEW t. 19, p. 183a)] 1752 (Trév. Suppl.). Dér. de tare*; dés. -er. DÉR. Tarage, subst. masc.a) Comm. Opération qui consiste à peser un récipient ou un emballage avant de le remplir. [Le contremaître me prit] à l'bascule, pour le tarage et le chargement − à cinq sous de l'heure, pus les pourboires des cueilleuses [de petits pois] qui donnent leurs sacs à coltiner (M. Stéphane, Ceux du trimard, 1928, p. 55).b) Technol. Opération ou dispositif de réglage (mise au point) qui ramène un instrument de mesure ou un appareil d'essai à des conditions normalisées de fonctionnement pour que ses indications soient correctes. Système de tarage. Potentiomètre de précision (...) Les circuits de tarage et de mesure comportent des touches distinctes (Catal. instrum. lab. (Prolabo), 1932, p. 95).V. pèse-bébé ex. de Lar. Méd. t. 3 1972.− [taʀa:ʒ]. − 1resattest. a) 1845-46 comm. (Besch. Suppl.: le taragede la laine), b) 1907 technol. (Périsse, Automob., p. 441), c) 1933 tir de tarage (Lar. 20e); de tarer, suff. -age*. |