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TAQUIN, -INE, adj.
A. − Vx. Qui lésine sur la dépense. C'est un homme taquin, un vieux taquin, qui se ferait fesser pour le moindre profit (Ac.1798-1878).Si, comme les excellentes ménagères, elle [l'Administration française] est un peu taquine, elle peut, à toute heure, rendre compte de sa dépense (Balzac, Employés, 1837, p. 274).
B. − Vieilli. Qui prend plaisir à chicaner, quereller les autres. Synon. tracassier.Louis XI, roi défiant, taquin et travailleur qui tenait à entretenir, par des institutions et des révocations fréquentes, l'élasticité de son pouvoir (Hugo, N.-D. Paris, 1832, p. 226).Et taquin avec cela! Il faisait des scènes pour un pot de moutarde dérangé (Zola, Conquête Plassans, 1874, p. 1122).
C. − Qui s'amuse par jeu et malice à contrarier les autres en paroles ou en actes sur de petites choses pour les agacer, à les provoquer pour leur faire perdre leur calme. Écolier, enfant taquin. À vingt-cinq ans, j'étais extraordinairement taquin et rien ne m'amusait comme de jouer des tours à mes amis (Green, Journal, 1946, p. 54).
P. métaph. Combien tout cela l'enivrait, ce vent taquin, ce jeune azur (Coppée, Bonne souffr., 1898, p. 27).
[P. méton.] Qui dénote ce penchant, ce comportement. Caractère, geste, œil taquin; humeur taquine. Bientôt, il faudra lui chercher un mari, dit-il avec un air taquin (Chardonne, Épithal., 1921, p. 72).
Empl. subst. Un petit taquin. Au lieu de recevoir les taquins à coups de poing, il leur faisait des distributions de friandises, espérant qu'ainsi on le laisserait tranquille (Larbaud, F. Marquez, 1911, p. 71).Le taquin est pur de tout sentiment d'hostilité envers sa victime; il cherche simplement à affirmer sa supériorité sur elle en lui faisant faire ce qu'elle ne voulait pas, en triomphant si elle perd légèrement le contrôle de soi (Mounier, Traité caract., 1946, p. 560).
D. − [En parlant d'un inanimé abstr.] Provocant; où l'on ressent de la taquinerie. L'attrait taquin Du jupon qui se soulève (Hugo, Chans. rues et bois, 1865, p. 105).Il semble qu'aujourd'hui (...) les petits ennuis de la vie présente sont plus insupportables et que votre pensée prend un taquin plaisir à vous les rabâcher (Goncourt, Journal, 1870, p. 629).
REM.
Taquin, subst. masc.,jeux. Jeu de patience consistant à déplacer par glissement dans une boîte carrée de seize cases des cubes ou des pions numérotés imbriqués l'un dans l'autre pour les remettre dans un certain ordre. Le taquin, introduit en France en 1879, fut prétendu « double casse-tête gaulois » (Jeux et sports, 1967, p. 191).
Prononc. et Orth.: [takε ̃], fém. [-in]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1411 tacain subst. « gueux, bandit (injure) » (doc. Tarn ds Du Cange, s.v. tanqhanum); 2. a) 1440-42 « homme violent, emporté » (Martin le Franc, Le Champion des dames, ms. Arsenal 3121, fo133b ds Gdf. Compl.); b) 1762 subst. et adj. « (homme) querelleur, obstiné » (Ac.); c) 1855 adj. « qui prend plaisir à contrarier dans les petites choses, sans méchanceté » (Sand, Hist. vie, t. 2, p. 317); 1896 caractère, humeur taquine (Renard, Hist. nat., p. 239); d) 1890 jeu (Lar. 19eSuppl.); 3. a) 1496 subst. « avare » (Andrieu de La Vigne, Mystère de saint Martin, éd. A. Duplat, 1605); b) 1690 adj. « qui dénote de l'avarice » (Fur.). De l'a. fr. taquehan « assemblée illicite d'ouvriers, émeute » (1245 [n. st.] doc. ap. G. Espinas, H. Pirenne, Rec. de doc. relatifs à l'hist. de l'industr. drapière en Flandre, t. 2, p. 22), att. d'abord en Picardie et en Flandre, empr. à un m. néerl. *takehan, qui est prob. comp. de l'impér. de taken « saisir » et de han, abrév. de Johan (Jean), aussi « individu mâle », littéral.: « saisis, bonhomme! ». Fréq. abs. littér.: 134. Bbg. Wartburg (W. von). Glanures étymol. R. Ling. rom. 1960, t. 24, pp. 291-293. − Wind 1928, p. 107, 189.