| * Dans l'article "TAPOTER,, verbe trans." TAPOTER, verbe trans. A. − Frapper légèrement du bout des doigts, à petits coups répétés. Tapoter son bras, ses cheveux, sa jupe, un matelas, un oreiller, sa robe, une table, sa tempe, un visage, ses yeux. Tu étais habile à flairer le vent, tu me voyais venir de loin: et si je te prenais par surprise, tu trouvais de faciles défaites, ou bien tu me tapotais la joue, tu m'embrassais et prenais la porte (Mauriac, Nœud vip., 1932, p. 18).Le docteur tapotait le fourneau de sa pipe afin d'en expulser le culot (Arnoux, Double chance, 1958, p. 48). − Empl. pronom. réfl. Quelques-unes avaient interrompu leur travail pour se tapoter de poudre de riz ou relever leur teint de rouge (Barrès, Sang, 1893, p. 154).Gabriel sort un petit drap mauve de sa poche et s'en tapote le visage (Queneau, Zazie, 1959, p. 94). − Empl. intrans. Tapoter sur l'épaule de qqn; tapoter de la main sur la table. P. compar. J'écoute la pluie (...). Les gouttes, en effet, tombaient dehors, rythmées. Pareilles à des doigts mystérieux, elles tapotaient sur les vitres (Estaunié, Empreinte, 1896, p. 159). B. − En partic. Jouer mal ou négligemment un air, des notes au piano ou sur tout autre instrument à touches. Tapoter un air, des accords, une chanson. Les dimanches: tant de tristesse et tant de cloches! Volets fermés, outils au repos, piano Grêlement tapoté par des doigts sans anneau, Des doigts de vierges dont les cœurs sont sans reproches (Rodenbach, Règne sil., 1891, p. 198).Héloïse Boissel, je gagerais qu'avant ces temps de troubles et de régénération, elle a plus souvent tapoté l'épinette que manié le balai (Arnoux, Rhône, 1944, p. 52). − Empl. abs. Jouer mal ou négligemment du piano ou de tout autre instrument à touches. [La baronne] s'absorba dans une réussite. Le piano avait été transporté dans cette chambre déjà bourrée de meubles, parce que Paule ne pouvait souffrir d'entendre « tapoter » son mari (Mauriac, Sagouin, 1951, p. 19). − P. anal. Tapoter à la machine à écrire (ob. 1985). Prononc. et Orth.: [tapɔte], (il) tapote [-pɔt]. Att. ds Ac. dep. 1740. Étymol. et Hist. 1690 « donner des petits coups à plusieurs reprises » ici en partic. « se battre » (Fur.); 1861 tapoter un piano « jouer médiocrement du piano » (Labiche, Poudre aux yeux, I, 2, p. 302); 1867 tapoter du piano (Delvau, p. 464); 1874 une petite musiquette tapotée (Goncourt, Journal, p. 1010). Dér. de taper*; suff. -oter*. Fréq. abs. littér.: 226. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 24, b) 212; xxes.: a) 416, b) 573. DÉR. 1. Tapotage, subst. masc.a)
α) Action de tapoter, de frapper à petits coups répétés. Après battage ou tapotage, on dispose l'ensemble au séchoir comme on le fait pour d'autres pièces céramiques et démoule au bout d'une journée (Cl. Duval, Verre, 1966, p. 48).V. tapoteur ex. de Brunerie.
β) Action de tapoter du piano ou de tout autre instrument à touches. Vous déclariez (...) que mon tapotage sur le piano vous laissait froid (Vallès, J. Vingtras, Bachel., 1881, p. 349).Sous le tapotage et les placages de ses terribles grands doigts, le piano était si souvent mis à mal, qu'elle [la vieille fille] avait pris le parti d'attacher à sa personne (...) un vieil accordeur auquel elle donnait de l'ouvrage, tous les jours (E. de Goncourt, Faustin, 1882, p. 303).P. anal. Tandis que je lui dictais la lettre au fournisseur incorrect, ses mains tremblaient. Les accrocs et les reprises dans le tapotage de la machine à écrire attestaient comme les faux-pas de ses doigts, manquant les touches (Bourget, Sens mort, 1915, p. 49).b) Méd. Percussion servant à discerner certaines lésions pulmonaires. Jacquet et Le Roy ont décrit un procédé de tapotage, pinçage et déclivage de la peau (Le Gendre dsNouv. Traité Méd.fasc. 71924, p. 346).c) Peint. Fait de peindre par petites touches. Il s'est tout bonnement installé sur les bords de la Marne à Montigny, et là, sous un ciel troublé, il a peint la rivière qui s'assombrissait en réverbérant des pans de nuages. Son tableau est peint à grandes touches, sans préciosités ni tapotages (Huysmans, Art mod., 1883, p. 37).− [tapɔta:ʒ]. Att. ds Ac. 1935. − 1resattest. a) 1855 « mauvaise exécution d'un morceau de piano » votre tapotage de piano (Augier, Ceint. dorée, p. 452), b) 1883 peint. « action de procéder par petits coups, par petites touches » (Huysmans, loc. cit.), c) α) 1887 , ici « bruit causé par cette action » (Goncourt, Journal, p. 687),
β) 1933 méd. signe du tapotage (Lar. 20e[1924 Le Gendre, loc. cit.]); de tapoter, suff. -age*. 2. Tapotement, subst. masc.a) Action de tapoter; bruit fait en tapotant. Tapotement de sabots. Les yeux presque clos, comme pour rêver, il écoutait le tapotement sur le plancher des pieds de l'enfant, cambrés et tout petits (Reider, MlleVallantin, 1862, p. 40).Z'Yeux-Ronds tremblait d'excitation. Pour l'empêcher d'aboyer, Venant le calma à petits tapotements sur les flancs (Guèvremont, Survenant, 1945, p. 69).b) Méd. Massage exécuté à petits coups rapides et légers avec les doigts, le bord de la main (d'apr. Méd. Biol. t. 3 1972). À l'aide de marteaux capitonnés (...) on obtient les effets de la forme de massage appelée tapotement (F. Lagrange, La Gymnastique à Stockholmds R. des Deux mondes, 15 avr. 1891, p. 826).c) Action de tapoter un piano ou un autre instrument à touches; bruit produit par cette action. Il avait assez fréquenté de musiciens pour se rendre compte de la valeur des tapotements de madame Marcillet la jeune sur un mauvais piano (Champfl., Souffr. profess. Delteil, 1853, p. 160).P. anal. Elle entendait le tapotement de la machine à écrire; tous les drames de notre époque ont cette musique de scène-là pour fond sonore (Arnoux, Rêv. policier amat., 1945, p. 119).− [tapɔtmɑ
̃]. Att. ds Ac. 1935. − 1resattest. a) α) 1859 « action de tapoter » (A. de Frarière, in Encycl. pratique de l'agriculteur, I, col. 98 ds Quem. DDL t. 12),
β) 1862 « bruit fait en tapotant » (Reider, loc. cit.), b) 1891 méd. « massage » (F. Lagrange, loc. cit.); de tapoter, suff. -ment1*. − Fréq. abs. littér.: 15. 3. Tapotis, subst. masc.Bruit fait en tapotant. Baslèvre avança vers le lit. Toujours le tapotis horrible des talons s'obstinait à l'escorter (Estaunié, Ascension M. Baslèvre, 1919, p. 235).− [tapɔti]. − 1reattest. 1919 id.; de tapoter, suff. -is*. BBG. − Quem. DDL t. 2 (s.v. tapotage), 34 (id.). |