| TANNANT, -ANTE, part. prés. et adj. I. − Part. prés. de tanner*. II. − Adjectif A. − TANN. Qui contient un tanin végétal ou minéral propre à tanner les peaux. Feuille, substance tannante; bois tannant. Voici les usages de caractère industriel (...) pâte à papier, textiles cellulosiques, résine, matières tannantes (Forêt fr., 1955, p. 7).Le P. Terebenthus ou Terebinthe donne la térébenthine de Chio, et son écorce est tannante (Bot., 1960, p. 1017 [Encyclop. de la Pléiade]). ♦ Jus, extrait tannant, solution tannante. Jus, solution préparée à partir de tanin pur et d'eau. Les matières tannantes servent à réaliser les jus tannants; les produits naturels broyés, déchiquetés et pulvérisés sont mis à macérer dans l'eau (Bérard, Gobilliard, Cuirs et peaux, 1947, p. 62).Le sel sert encore à débarrasser de leurs impuretés certains liquides industriels tels que extraits de bois tannants, extraits tinctoriaux (Stocker, Sel, 1949, p. 92).V. tannerie B. − P. méton. Propriétés tannantes. Propriétés qu'a une substance (végétale ou minérale) de tanner les cuirs. Les propriétés tannantes des diverses solutions varient suivant le procédé de préparation, suivant la nature du sel chromique employé (Bérard, Gobilliard, Cuirs et peaux, 1947, p. 84). − Empl. subst. masc. Matière tannante (écorce, poudre, extrait) propre à tanner les peaux. Comme tannants d'origine européenne, on utilise le châtaignier et le chêne. Les tannants d'origine exotique (...) sont nombreux (Lar. 20e). B. − Vieilli, région. (Québec), au fig., pop., fam. Qui ennuie, lasse, fatigue. Synon. ennuyeux, fatigant, importun. 1. [Appliqué à une chose, une occupation] Et encore aux Français [à la Comédie-Française], quand on y joue des chefs-d'œuvre... C'est moi qui trouve ça tannant, les chefs-d'œuvre! (Goncourt, R. Mauperin, 1864, p. 4). − C'est tannant (de). C'est ennuyeux, assommant (de). MmeS.: C'est insupportable! MmePipelet: Hein! est-ce tannant! (Sue, Myst. Paris, t. 5, 1843, p. 270).Ne parlons pas bachot, hein! (...) c'est assez tannant au collège! (Sardou, Fam. Benoîton, 1865, p. 40). 2. [Appliqué à une pers.] Synon. fam. casse-pied.Oh! Je ne me monte pas le bourrichon, je sais que je ne ferai pas de vieux os. − Êtes-vous tannante avec vos idées d'enterrement! (Zola, Assommoir, 1877, p. 511).Dans les corridors, à la cuisine, au jardin, des heures entières, on entend sa voix qui glapit... Ah! qu'elle est tannante! En vérité, on ne sait par quel bout la prendre... Que peut-elle donc avoir, dans le corps, pour être toujours dans un tel état d'irritation? (Mirbeau, Journal femme ch., 1900, p. 76). Prononc. et Orth.: [tanɑ
̃], fém. [-ɑ
̃:t]. Att. ds Ac. dep. 1835 (1835, uniquement au masc.; v. Littré: ,,Mais cet adjectif populaire est usité aussi au féminin``). Étymol. et Hist. 1. Fig. 1743 Québec « lassant » (Père Potier, Façons de parler, IV, 29b ds Quem. DDL t. 22); 1762 un homme tannant (Ac., s.v. tanner); 2. 1872 « qui sert à tanner les peaux » (Littré). Part. prés. de tanner*. |