| TAILLOIR, subst. masc. A. − HIST. DU MOY. ÂGE. Plaque ronde ou carrée de bois ou de métal, garnie d'une ou plusieurs tranches de pain bis, sur laquelle on découpait les viandes ou les mets en sauce (d'apr. Ac. Gastr. 1962). Synon. tranchoir. − P. méton. La tranche de pain qui accompagnait ce mets. Pour les aliments solides, les viandes notamment, chacun reçoit sa part sur un tailloir, qui est une tranche de pain, sur laquelle il prend avec ses doigts ou découpe avec son couteau (Faral, Vie temps st Louis, 1942, p. 166). B. − P. anal. (de forme), ARCHIT. DU MOY. ÂGE. Petit plateau carré ou polygonal qui couronne le chapiteau d'une colonne. Synon. abaque.Pendant la période romane et jusqu'à la première moitié du XIIIesiècle, les tailloirs sont véritablement des tablettes posées sur les chapiteaux, tandis que du milieu du XIIIesiècle jusque pendant la Renaissance, le tailloir est généralement pris dans l'assise du chapiteau, comme l'abaque des ordres classiques (Noël1968). C. − Couteau, tranchoir. Un autre traîneau le mène [le porc] à la chambre à découper, où des tailloirs mécaniques le vident et le mettent en quartiers (Taine, Notes Paris, 1867, p. 112).Il s'amusait avec de la boue à modeler des petits oiseaux, sans avoir peur du coupant des tailloirs (Flaub., Tentation, 1874, p. 71). Prononc. et Orth.: [tɑjwa:ʀ], [taj-]. Littré, Lar. Lang. fr. [ta-]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1180 « plateau sur lequel on découpe les viandes » (Chrétien de Troyes, Perceval, éd. F. Lecoy, 3219: tailleor d'argent); 2. av. 1537 archit. (Sagredo, Raison d'archit. antique, Paris, S. de Colines, fol. 28 vo: tailloer). Dér. de tailler*; suff. -oir*. |