| TACITURNITÉ, subst. fém. A. − Comportement, humeur ou caractère d'une personne taciturne. Synon. morosité, mutisme.Dans d'autres aliénés (...) il se manifeste une taciturnité sombre, une effusion de larmes sans cause connue, ou même une tristesse concentrée et des angoisses extrêmes (Pinel, Alién. ment., 1801, p. 17). B. − Fait de refuser de parler; silence. Le shériff dit: − Homme, il n'est point permis de se faire absent par le silence. Le faux contumace fait une plaie à la loi (...) La taciturnité devant la justice est une forme de la rébellion (Hugo, Homme qui rit, t. 2, 1869, p. 198).Il leur accordait le pouvoir de se taire dans les tortures. C'est ce qu'on appelait le don de taciturnité (A. France, J. d'Arc, t. 2, 1908, p. 337). − P. métaph. La neige, qui fait clore et se taire les maisons (...) ne semble être tombée que pour assourdir encore la taciturnité d'un jour bleu de lin et rose (Toulet, Notes art, 1920, p. 98). Prononc. et Orth.: [tasityʀnite]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1486 [éd.] « silence qu'on garde » (Raoul de Presles, Cité de Dieu, VII, Exp. sur le ch. 20 ds Gdf. Compl.); 2. a) 1606 « manière d'être d'une personne taciturne » (Nicot); b) 1830 pathol. « silence prolongé et morbide » (Encyclop. méthod. Méd.); c) 1834 d'un inanimé « caractère triste, impénétrable » (Ségur, Hist. Nap., VIII, 5 ds Littré). Empr. au lat. class.taciturnitas « action de garder le silence; silence » dér. de taciturnus, taciturne*. Fréq. abs. littér.: 31. |